
Arrivés en fin de formation, ils ont reçu leurs diplômes, le 30 août 2025 à Yaoundé. Un grand espoir pour l’organisation en charge en cette veille d’élection du Président de la République, prévue le 12 octobre prochain.

Yaoundé, la cité capitale du Cameroun, a vibré, le 30 août 2025, au rythme de la cérémonie de fin de formation et de remise de parchemins de la 8e promotion de près de 100 ambassadeurs aumôniers juges de paix et défenseurs des droits de l’homme. Ce qui porte à 600, le nombre d’éléments formés à date.

Une initiative de la Chaplain Ambassadors Peace Mission (CAPM), organisation de foi et non gouvernementale, dotée d’un statut consultatif spécial auprès du Conseil Economique et Social des Nations Unies (ECOSOC), qui s’est imposée au fil des années comme un acteur crédible et incontournable du paysage humanitaire et pacificateur en Afrique centrale et de l’Est.


Grâce à la conduite éclairée de Godwin Ndifor, Aumônier Général Ambassadeur de la CAPM.
L’éclat de cet événement hautement symbolique a été rehaussé, par les présences remarquables du Sous-préfet de Yaoundé 5e, Martin Locko Motassi; du représentant du Ministre de l’Administration Territoriale, Jean Jacques Doh; du Commissaire David Peg, Commissariat spécial de Yaoundé 5; de Pauline Catherine Mutlen épse Bikay, Présidente du Réseau Femmes et Performances ; de Samuel Ervé Mandeng, Développeur en Leadership communautaire; Joséline Pokam, entrepreneur…


Plusieurs temps forts ont ponctué l’événement, notamment la marche des aspirants ; la revue des troupes ; les allocations ; et la remise des parchemins et épaulettes.


Au titre des allocations, le Général Ambassadeur Godwin Ndifor a indiqué que cette cérémonie revêtait une double symbolique, à savoir : remettre les diplômes et les épaulettes, mais également reconnaître publiquement l’engagement des hommes et femmes qui ont choisi de se tenir en première ligne de la lutte, pour la justice et la réconciliation.


Autorisée par le ministère camerounais des Relations extérieures et celui de l’Administration territoriale, cette organisation est un partenaire de l’Union européenne et est reconnue dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD).


Plus loin, le Général Ambassadeur va souligner que la paix doit se construire sur des fondements solides : la compassion, la justice et l’engagement communautaire.


Pour illustrer son propos, l’Aumônier Général Ambassadeur va partager l’expérience de sa vie avec le public : « J’aime me référer à moi-même lorsque je parle de la famille. J’ai grandi dans une maison où je n’avais jamais vu mon père. Ma mère a eu ma grossesse avec un ami de famille et nous avons souffert pour survivre.

Ma mère est devenue prostituée sous mes yeux. A l’âge de 8 ans, j’ai vu des hommes avoir des rapports sexuels avec ma mère en ma présence. Mais, chaque fois que je voyais cela, j’étais content, parce que je savais que, le lendemain, j’allais avoir à manger.

J’ai vu des bagarres, des scandales terribles. A l’âge de 13 ans, j’ai commencé à consommer des stupéfiants, à aller dans des boîtes de nuit. Mais, Dieu a changé mon cœur. Et je peux croire que tout le monde peut connaître un changement. Et, cela doit commencer au sein de la famille. Il faut que les parents apprennent à leurs enfants les actes de réconciliation, de dialogue, de négociation. Lorsqu’ils partiront de leurs maisons familiales, ils se serviront forcément de ces valeurs de respect, de dignité, d’humilité dans leurs nouveaux milieux de vie ».

Quant à la remise des parchemins, elle aura consacré le travail et le mérite des participants, tandis que la remise des épaulettes représentait leur élévation au rang d’ambassadeurs de paix et de justice.
Accréditation pour le soutien aux forces de défense et de sécurité
« Nous sommes autorisés à opérer à trois niveaux. Primo, comme les juges de la terre. C’est-à-dire que nous faisons dans les négociations et la résolution des conflits.

Secundo, nous travaillons comme des défenseurs des droits de l’homme. Nous avons des bureaux où les gens abusés viennent porter plainte.
Tertio, nous travaillons comme des soutiens moraux aux forces de défense et de sécurité. Là, nous sommes en train de prier pour que le Ministre de la Défense puisse nous accorder cette accréditation, qui nous permettra d’apporter du soutien moral à nos frères surtout qui souffrent du désordre pos-traumatique. Nous opérons dans des écoles, des hôpitaux, des orphelinats, des prisons où nous apportons ce soutien humanitaire.
Au titre des modules de formation, nous faisons dans l’aumônerie. Déjà, nous ne sommes pas des militaires, gendarmes ou policiers.
Il y a également des enseignements sur les droits de l’homme, les libertés publiques, la résolution des conflits, la diplomatie dans le sens de ne proposer que des résultats sans violence.
Cette opportunité ne fait pas de nous des diplomates, parce qu’il faut que cela soit clair. Il y a des gens qui pensent que dès qu’on devient aumônier, on est diplomate. C’est faux. C’est tout une procédure réservée à l’État, qui peut faire de nous des diplomates.
Nous avons aussi des enseignements sur le leadership.

Je précise que nous ne faisons pas la formation militaire. Ce que nous faisons, c’est l’introduction de l’ordre serré qui donne lieu à la marche, la salutation et le retrait des diplômes.
Les aspirants ont fait cet exercice pendant une semaine. Donc, un aumônier n’a pas le droit de faire l’ordre serré dans sa totalité. Sauf s’il est accompagné par l’armée dans un champ de guerre. A ce niveau, il y a des enseignements basiques qu’on lui donne. Par exemple, comment échapper à l’ennemi en cas d’attaque de sa zone. Mais, nous ne faisons l’ordre serré que lorsque nous voulons apporter de la discipline.

Pour devenir aumônier, il faut surtout avoir un casier judiciaire sans tâche. Nous tenons à critère et nous exigeons ce casier judiciaire à tous les éléments. Il y en qui l’ont servi. C’est la raison pour laquelle ceux qui n’ont pas respecté cette exigence sont en probation. Dans ce cas, ils n’ont pas le droit d’intervenir dans certaines situations sans avoir la carte d’identité professionnelle que nous délivrons.

La durée de formation, c’est entre un et deux mois », a davantage expliqué l’Aumônier Général Ambassadeur.
Relever les défis
« Déjà, être parrain en or, la graduation la plus élevée de cette organisation, c’est tout un honneur et un plaisir.

Je profite de l’occasion pour remercier le Général Ambassadeur et toute son équipe de m’avoir choisi ainsi que les autres, pour cette mission. Notre mission est d’apporter le leadership, pour que cette organisation soit mieux équipée afin de relever les défis qui l’interpellent, entre autres, accompagner l’État dans la gestion des militaires souffrant des désordres pos-traumatiques. C’est un domaine que je maîtrise correctement. Et, je pense que je pourrais apporter une plus-value à cette activité », a rassuré l’expert en leadership Mandeng, fait parrain en or.
Servir la nation
« Déjà, je suis une admiratrice de la cause sociale. J’ai été désignée comme chargée de l’organisation de cet événement. C’est l’occasion pour moi d’améliorer les choses.

Et lorsque qu’on s’est proposé de m’honorer, j’ai accepté l’offre.
En tant que Capitaine marraine en or, je ne peux que m’engager à former des hommes et femmes pour la paix, la justice et la défense des droits de l’homme afin de servir notre nation et apporter le soutien aux personnes vulnérables et en détresse », a fait savoir Joséline Pokam, Capitaine marraine en or.

Bertrand TJANI