L’addition pourrait être salée pour Orange Cameroun : une audience ce jeudi 18 septembre à Douala-Bonanjo examine les réclamations de primes d’ancienneté impayées. Le syndicat Syntic monte au créneau, l’opérateur garde le silence.
Ce jeudi 18 septembre, le tribunal de première instance de Douala-Bonanjo examine un dossier qui sent le sapin chauffé : 157 anciens salariés d’Orange Cameroun réclament à l’opérateur télécoms pas moins de 3 milliards de FCFA de primes d’ancienneté impayées. De quoi faire tousser la direction.
À l’origine de cette bronca, le Syntic (Syndicat national autonome des travailleurs des nouvelles technologies) qui accuse Orange Cameroun d’avoir… un peu trop fait le calcul à la petite semaine. Selon la convention collective de 2010, chaque salarié doit toucher une prime d’ancienneté équivalente à 4 % du salaire de base après deux ans de service, plus 2 % par année supplémentaire. Sauf qu’Orange aurait, paraît-il, appliqué ce pourcentage non pas sur le vrai salaire de base, mais sur l’échelon le plus bas. Astucieux, mais un peu too much.
Résultat : entre 2010 et 2019, les salariés auraient été lésés de plusieurs milliards. Le syndicat a tenté la conciliation, puis l’arbitrage, sans succès. En 2017, Orange avait bien reconnu une « erreur d’appréciation » et versé une partie des sommes, mais pour le Syntic, ce n’était qu’un « saupoudrage ». Certains n’auraient perçu qu’une misère.
Aujourd’hui, le syndicat demande la désignation d’un expert indépendant pour recalculer les sommes dues. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’opérateur, joint par nos soins, n’a pas donné suite. Silence radio donc, à l’heure où la justice camerounaise se penche sur ce contentieux qui pourrait faire jurisprudence.
Gérald Nyatte
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