La dédicace de l’ouvrage, qui rentre dans l’escarcelle du théâtre, a eu lieu le 09 novembre 2022 à Yaoundé.
L’œuvre d’Achille Junior Ndjock compte 43 pages et rentre dans l’escarcelle du théâtre. Comme l’a dit Victor Hugo, le théâtre est une tribune où le dramaturge fait intervenir plusieurs personnages dans le but d’élucider un récit. Comme Joseph Ngoue dans son œuvre « La Croix du Sud », « Le Fils d’Agatha Moudio » de Francis Bebey, « Le vieux Nègre et la médaille » de Ferdinand Oyono, « Pour vous et avec vous » d’Achille Junior a une trame de fonds, un récit bien structuré dont le référent est la célébration des idéaux de l’armée camerounaise, une armée créée le 11 novembre 1959, qui se déploie avec le cœur, la raison et le courage pour préserver la paix et le vivre ensemble harmonieux.
Si l’État se définit comme un territoire bien délimité sur lequel vit une population soumise à un gouvernement, la souveraineté se juge à l’aune de son armée. Ainsi, l’on ne saurait parler d’un Cameroun souverain sans une armée. Dans cette pièce de théâtre, les répliques des personnages ont été bien soignées, le style langagier simplifié permet à chaque Camerounais de lire facilement, qu’on soit de Ndikinimeki, Mokolo, Edéa, Mvangan, Yabassi, Bafang, Meiganga, Foumban, Batibo, on a une aisance à comprendre l’œuvre « Pour vous et avec vous ». Parmi les personnages, figure Eyong qui s’exprime en anglais. «Le rôle de l’écrivain est de faire en sorte que nul ne puisse ignorer le monde et que nul ne puisse s’en dire Innocent », a dit Jean Paul Sartre. A l’aune de cette maxime, Achille Junior s’est assigné pour mission d’expliciter les missions de armée camerounaise et souligne que pour la subsistance de l’harmonie dans le ‘’berceau de nos ancêtres’’, il faut que l’armée et la population soient en synergie, pour rebuter et combattre les ennemis de la nation. Impossible de dissocier l’auteur de son œuvre, Achille Junior ayant une formation de Journaliste a bien voulu synthétiser son œuvre avec moins de tirades et des dialogues courts.
La scène se déroule au village Zoulebot dans la cour du vieux Mbazoua, qui célèbre ses 60 ans et qui coïncide avec le 60e anniversaire de l’armée. L’intrigue se développe avec la critique faite à l’endroit des soldats par ce dernier, qui déclare que les soldats sont payés pour rien et Enow de rétorquer « Mbazoua, do you know that you can sleep in peace because of these brave men and women of the army?
Les prochaines scènes se déroulent à Yaoundé où des élèves disputent au sujet de l’importance de l’armée, au retour des classes, Joanne, Amédé, Franky et Rosalie assistent médusés à l’incendie d’un immeuble, le propriétaire a vite fait d’appeler les sapeurs-pompiers au 118 et la Gendarmerie au 113, étant prompts les premiers ont permis d’éteindre le feu et les seconds ont permis de sécuriser l’immeuble afin que les objets ne soient pas volés.
Aux pages 30 et 31, Frédéric relate l’historique de l’armée : «Notre armée est née à l’aune des indépendances, au mois de novembre 1959. Bien avant, on parlait encore des auxiliaires de la gendarmerie française. Au fil des ans, cette armée a connu une mutation extraordinaire, pour faire face aux nouvelles menaces. On a aujourd’hui 4 composantes à savoir : la gendarmerie nationale, l’armée de terre, l’armée de l’air, la marine nationale. Au fur et à mesure que l’on dévore les pages de cette œuvre, l’on apprend beaucoup sur le rôle de la grande muette. Le dénouement survient à la sixième scène, lorsque l’on vient annoncer à Abdoulaye la mort de son fils sur le champ des opérations contre boko Haram.
Le rôle didactique de cette pièce de théâtre n’est pas exempte de critiques. On peut reprocher à Achille Junior Ndjock le traitement superficiel d’un pan important du Cameroun, on se saurait attendu à une œuvre où l’on apprend davantage sur les décrets et les lois ayant régi l’armée, les récits sur les stratèges qui ont permis à cette dernière de remporter de grandes batailles, des anecdotes autour du déploiement des soldats.
À la page 18 de l’œuvre, on constate qu’Abdoulaye s’exprime très bien en français ; à la page 36, subitement, il perd son latin en mettant la lettre Z à la place de j. En disant Zé suis là mon fils. Parle Zé t’écoute fils.
Malgré ces quelques critiques, l’œuvre d’Achille Junior Ndjock ne perd en rien sa saveur et sa subtilité, les illustrations faites agrémentent la beauté scripturale de l’ouvrage. En un mot comme en mille, ce que l’on retient à l’explicit de la lecture de cette pièce de théâtre est que nous devons soutenir notre armée.
Yahaya Idrissou (Correspondance particulière)