Selon les termes de la correspondance adressée au gouvernement français sous le couvert de la ministre des Armées, Florence Parly, la sommation du député Sébastien Nadot tire sa légitimité de la Constitution et des traditions politiques hexagonales qui commandent à l’exécutif d’informer le parlement de toutes ses menées engageant l’armée hors des frontières de la France.
Cette injonction faite au gouvernement français à travers la lettre du député de Haute-Garonne a également le mérite de révéler entre les lignes l’action de la France subséquemment à l’assassinat du président Idriss Déby Itno. Et plus encore, la complicité de la France dans la prise du pouvoir par la force du Conseil Militaire de Transition (CMT) ayant à sa tête le Général Mahamat Kaka Deby. D’où la facilité avec laquelle ledit Conseil a mis entre parenthèses la constitution et les institutions du Tchad, s’imposant malgré son rejet par une frange importante de l’armée tchadienne qui demande elle, que soit purement et simplement appliquée la loi fondamentale du pays en ses dispositions relatives à la vacance à la présidence de la République. « N’Djamena, la capitale du pays, est encerclée par les forces rebelles. Dans un tel contexte, l’armée française présente au Tchad, où se trouve la base de l’Etat-major et des forces aériennes de l’opération Barkhane, [devra] d’une manière ou d’une autre intervenir directement -si ce n’est pas déjà le cas». Et dire qu’il y a quelques mois, la France avait activé ses réseaux françafricains en Afrique de l’Ouest, pour écarter l’armée malienne qui venait elle aussi de prendre le pouvoir après avoir arbitré entre le l’ancien président Ibrahim Boubakar Keita et les Maliens qui descendaient dans les rues tous les vendredis pour exiger sa démission.
YAN