Ils sont une dizaine, les membres de la famille du directeur général dont certains collaborateurs exaspérés se plaignent de faire la pluie et le beau temps des Aéroports du Cameroun.
Les Aéroports du Cameroun S.a (Adc) n’en finissent pas de faire parler d’eux. Au propre comme au figuré. Lorsque ce n’est pas une dénonciation sur les scandales managériaux du directeur général de l’entreprise, Thomas Owona Assoumou, accusé de confier certains marchés publics réalisés au rabais à quelques membres de sa famille, selon des sources crédibles concordantes, c’est le mépris de la presse qui ne demande qu’à faire son travail qu’affichent certains responsables zélés de l’establishment. Autant de casseroles qui commencent à faire grands bruits, non sans entamer le climat social dans la structure.
En effet, révèlent les mêmes indiscrétions, nombre de personnels des Adc ne sont plus en odeur de sainteté avec certains collaborateurs se recrutant pour l’essentiel parmi les membres de la famille du directeur général. Non pas qu’ils sont tous des incompétents, mais parce que non contents d’être de plus en plus nombreux dans la structure, ils font la pluie et le beau temps. Du coup, les employés étouffés ne savent plus à quel saint se vouer. Car, certains parmi les Owona Assoumou aiment à dire à qui veut les entendre que tant que leur parent est aux commandes des Adc, les uns et les autres apprendront à les subir. Vrai ou faux ? Bien malin qui répondrait avec exactitude. Toujours est-il que la famille du Dg ne passe inaperçue. Voici la liste de quelques de ses membres. Il s’agit, entre autres, de Patrick Mbarga, sous-directeur des Finances et neveu du Dg ; Germaine Mewolie, chef service du Matériels et belle-sœur du Dg ; Essomba Ndong, chef d’Escale et neveu du Dg ; Léonard Mballa, ‘’factotome’’ et beau-frère du Dg ; Didier Onana, frère cadet du Dg (n’est pas employé des Adc) ; Ndong, sous-directeur des Affaires juridiques et des Assurances, et neveu du Dg ; Owono Mvondo, chef d’Ecale à Douala et beau-frère du Dg ; Laurent Babodo, chef de cabinet du Dg ; Garcien Ondoua, chef service Passage et oncle du Dg ; Joseph Effa, chef section Import et oncle du Dg…
Scandale des marchés publics
Des sources bien introduites aux Aéroports du Cameroun (Adc), le marché 27/Ma/Adc/Cpm/2011 de 73.736.518 Fcfa, signé le 30/09/2011, relatif à la réfection du pont sur la Mefou à l’Aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, auquel il faudra ajouter un avenant de 15.768.470 Fcfa, attribué à l’entreprise Trading management corporation (Tmc), est l’un des scandales managériaux, voire un pied de nez du directeur général de l’entreprise, Owona Assoumou, aux institutions républicaines. Peu importe qu’il se rappelle que ce pont est régulièrement utilisé par le président de la République, Paul Biya. En effet, les usagers qui fréquentent l’Aéroport international de Yaoundé-Nsimalen connaissent certainement cet ouvrage d’art donnant accès à la plateforme aéroportuaire. Aussi, se posent-ils la question de savoir à quel moment cette infrastructure a été érigée. L’autre préoccupation est de savoir si l’entreprise Tmc avait les compétences techniques nécessaires à la réfection de ce pont, qui culmine à plus de 50 mètres au-dessus de la rivière Mefou. Si non, s’interrogent les mêmes indiscrétions, comment Tmc a-t-elle procédé, pour gagner ce marché ? A en croire ces sources indiscrètes, la mission du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe), qui a séjourné dans l’entreprise en 2014, avait qualifié ce marché de fictif. D’après un ingénieur des Adc, Trading management corporation n’aura au total procédé qu’aux travaux d’assainissement autour du pont, de renforcement de la couche de bitume existante (alors que le marché prévoyait un décapage préalable de l’ancien bitume), et d’habillage du talus côté aéroport. Coût total des travaux : 89.504.988 Fcfa.
Bien plus, indiquent les mêmes sources, la mission du Consupe qui a, à plusieurs reprises, séjourné sous le pont pour s’enquérir de l’effectivité des travaux, n’a jamais été convaincue par les allégations de l’ingénieur du marché qui continue de balbutier au Tribunal criminel spécial. Ce qui donne à penser que Tmc ne serait que l’un des prête-noms utilisés par le Dg des Adc, pour s’en mettre les poches. Selon d’autres sources, Abn d’Edgar Ada et Cymax de Pierre Minkoulou s’inscrit dans la même logique. Enquête à suivre.
Mépris de la presse
Saisi pour besoin de recoupement d’informations dont le Dg des Adc est accusé, conformément à l’éthique et à la déontologie journalistes, Stéphane Ndongo, agent du service courrier et non moins chargé de missions de sa hiérarchie, a refusé sur fond de moquerie de décharger la demande destinée à la cause, sous prétexte qu’il est intouchable.
Dans une demande destinée au Dg des Adc, le 22 juin 2020, le journal en ligne « 237infos.net » ainsi que le bimensuel d’enquêtes et d’informations générales, « La Voix du Patriote », conformément à l’éthique et à la déontologie journalistiques, ont saisi Thomas Owona Assoumou, à l’effet de procéder au recoupement d’un certain nombre d’informations dont il est accusé. Il était question de solliciter son éclairage sur des zones d’ombre relatives à la gestion de l’entreprise dont il a la charge. Quelle n’a pas été la surprise désagréable du facteur de faire face à une fin de non recevoir à lui réservé par Stéphane Ndongo, agent du service courrier et selon toute vraisemblance chargé de missions du Directeur général des Adc S.A. A en croire le transmetteur du courrier, ce responsable d’un autre genre n’a pas manqué de tenir des propos dénigrants et désobligeants à l’endroit de ces deux médias camerounais, qui marquent de plus en plus leurs empreintes par leur professionnalisme dans le traitement de l’information. Selon lui, son vis-à-vis est d’ailleurs allé plus loin en disant que Thomas Owona Assoumou n’est pas né de la dernière pluie. De quoi retournaient ces propos ? Mystère. Toujours est-il que la scène a donné lieu à une sorte de scandale peu ordinaire dans les administrations publiques. Quant aux préoccupations soumises à l’éclairage du Dg, voici le menu : « Monsieur le Directeur général, pourquoi certaines sources révèlent que le marché 27/Ma/Adc/Cpm/2011 de 73.736.518 Fcfa, signé le 30/09/2011, et relatif à la réfection du pont sur la Mefou à l’Aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, auquel il faudra ajouter un avenant de 15.768.470 Fcfa, attribué à l’entreprise Trading management corporation (Tmc), est à problème ? Quand cet ouvrage d’art, donnant accès à l’aéroport, a-t-il été refait ? L’entreprise Tmc avait-t-elle les compétences techniques, pour procéder à la réfection de ce pont culminant à plus de 50 mètres au-dessus de la rivière Mefou ? A en croire les mêmes indiscrétions, la mission du Contrôle Supérieur de l’Etat, ayant séjourné dans l’entreprise en 2014, avait qualifié ce marché de fictif. Pourquoi ? D’après un ingénieur de la maison Adc, l’entreprise Trading management corporation n’aura au total procédé qu’aux travaux d’assainissement autour du pont, de renforcement de la couche de bitume existante alors que le marché prévoyait un décapage préalable de l’ancien bitume, et d’habillage du talus côté aéroport, pour un coût total de 89.504.988 Fcfa. Que répondez-vous à cette dénonciation ? L’entreprise Tmc n’est-elle que l’un des prête-noms dont l’on vous accuse de vous en servir, à l’effet de grever le budget de l’Etat ? Est-il vrai qu’Abn de Edgar Ada et Cymax de Pierre Minkoulou sont inscrits dans le même registre ? L’on accuse par ailleurs deux de vos sœurs de s’enrichir dans le dos de l’entreprise. Qu’en dites-vous ? Quelles dispositions avez-vous prises, pour assainir les Adc, où l’on fait cas de faux diplômés ? Gérard Didier Ndong, agent fret à l’Aéroport international de Douala, qu’on dit votre beau-frère et conseillé de tous les usurpateurs ayant indument perçu des salaires pendant une décennie avant de prendre la clé des champs, en fait-il partie ? Convaincue de ce que la démarche professionnelle de notre rédaction retiendra votre bienveillante attention afin de lui permettre d’équilibrer les dénonciations portées à sa connaissance dans les délais prescrits, veuillez recevoir, Monsieur le Directeur général, nos salutations distinguées ». Au demeurant, l’on est en droit de poser la question de savoir si faire son travail dans les règles de l’art est un crime de lèse majesté. Que reproche-t-on exactement à la démarche de « La Voix du Patriote » et de « 237infos.net » ? Cette attitude embarrassante ne prête-t-elle pas le flanc à la critique ? Mieux, l’arrogance de Stéphane Ndongo ne cache-telle pas l’anguille sous roche ? Seul le Dg des Adc est à même d’y répondre.
Maurice Vivien ONANA