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Logements sociaux : la vision du Dg de la Sic Ahmadou Sardaouna

Elle a été déclinée à la faveur de la réception du matériel de production, par le Directeur général de la Société Immobilière du Cameroun, le 24 juin 2022 à Ekoko 2 vers Nsimalen, destiné au projet Sic-Pizzarotti S.a, portant sur la conception et réalisation de 10.000 logements et leurs équipements socio-culturels à Yaoundé et ses environs phase1.

Quel est le sentiment qui vous anime au terme de cette visite ?

C’est un sentiment de satisfaction, parce qu’en un an, nous avons accompli la feuille de route instruite par le gouvernement, pour enclencher véritablement ce projet qui a duré plus de cinq ans. Aujourd’hui, nous sommes venus pour réceptionner les engins et le matériel de coffrage qui étaient retenus au Port de Douala depuis 2018 et j’assure que c’est le 50e du matériel que nous avons réceptionné aujourd’hui. Il reste 49 vagues en ce qui concerne le matériel pour que le travail soit enclenché définitivement. D’ores et déjà, nous avons quand même exigé de l’entreprise qu’elle commence sans attendre l’implantation de l’usine pour la construction de masse à Nkolmeyos et l’entreprise est d’accord avec nous, elle a commencé les 224 logements que nous nous voyons aujourd’hui. C’est pour cela que je disais que nous sommes satisfaits de l’évolution de ce dossier.

Quel est l’objectif de ce projet ?

L’objectif est non seulement de construire des logements décents pour les Camerounais comme l’a voulu le Chef de l’Etat qui nous a transféré la maîtrise d’ouvrage, mais également la Sic va se professionnaliser davantage et inculquer même la notion de construction de masse aux autres Camerounais, parce que dans le volet de ce projet, il y a la formation. Pour un projet immobilier, il faut les quatre f à savoir : le financement, le foncier, la formation et la fiscalité. C’est donc dire que nous sommes en phase avec ce qui se fait sur le plan mondial, sur le plan africain. L’objectif, ce n’est pas seulement de construire des logements, mais d’offrir aussi aux Camerounais de la zone pour aller en droite ligne des Objectifs de développement durable offrir des emplois. Ce projet peut générer entre 50.000 et 350.000 emplois à la fin du projet. Ceci marque aussi le début d’une Société Immobilière du Cameroun qui va challenger avec ses autres homologues sur le plan international. Nous allons disposer non seulement de l’usine voulue par le Chef de l’Etat, mais également de tous ces engins que nous voyons. Aujourd’hui que nous n’en avons que 33 et le matériel de coffrage, il en reste 49 autres paquets pour que le projet soit viable et réalisable à cent pour cent. Donc, c’est un signe de remerciement qu’on peut adresser au gouvernement, au Chef de l’Etat qui a bien voulu nous confier cette tâche, au Premier Ministre qui est superviseur de ce vaste programme. Dans les semaines à venir, ce sont les membres du gouvernement qui viendront lancer les travaux proprement dits sous la supervision du Premier Ministre. Nous voulons remercier aussi les autres ministres qui sont fortement impliqués, le Minfi, le Minepat, le Minmidt, le Mindcaf, le Minhdu… Ce sont ces sectoriels qui font partie du comité de pilotage interministériel qui est placé auprès du Premier Ministre.

Quelle est la responsabilité de la Sic ?

Au niveau de la Sic, nous avons une unité de gestion comprenant tous les facteurs de risques que nous avons définis à savoir : l’assistance à maitrise d’ouvrage technique et l’assistance à maitrise d’ouvrage administrative et le management des risques et le facteur juridique. On le fait, parce que c’est un projet international. Donc, il faut faire très attention. Déjà, le Cameroun a perdu 2.300.000.000 Fcfa représentant les pénalités de non consommation de crédits. Nous ne voulons pas que cela se répète. C’est pour cela qu’il faut mettre des unités qui sont capables de réagir à tout moment. Nous avons aussi, sous la supervision du chef du gouvernement, qui a bien voulu mettre un guichet unique permettant de faciliter les tâches.

Quelle est la constitution du matériel réceptionné ?

Le matériel réceptionné est constitué des camions, des grues, des compacteurs, des engins lourds pour permettre les travaux proprement dits. Il faut relever que ce volet du marché permettra aussi de faire la voirie. Nous avons aussi du matériel d’industrie qui va être acheminé à Nkolmeyos. Ce qui permettra aussi d’avoir une base vraiment nantie de tous les éléments possibles pour l’industrialisation tant voulue par le Chef de l’Etat depuis son discours de 2011, où il a instruit de faire le possible pour qu’avec les opérateurs économiques nationaux qu’internationaux on essaie de construire, parce que le bâtiment dans le budget de l’Etat pèse beaucoup alors que le bâtiment est un facteur générateur de ressources, de richesses.

Quelle est la vision du logement social en œuvre ?

Il faut que la Sic apprenne à s’autogérer avec des opérateurs économiques pour maximiser les chances de performances, parce que l’Etat a d’autres priorités. Donc, c’est une révolution pour s’arrimer à la mondialisation et nous avons cette vision depuis trois ans dès notre arrivée à la tête de la Sic en pensant qu’il fallait implanter quatre usines dans les quatre points que nous avons définis au Cameroun, à savoir Yaoundé, Douala, Garoua et Bafoussam. Le Chef de l’Etat nous a donné l’opportunité d’avoir l’usine de Yaoundé et c’est pour cela que nous ne cesserons de le remercier. Cette vision permettra à l’Etat de résorber de 2.500.000 le déficit de logements, parce qu’il est temps qu’on rentre dans des actions concrètes, que la courbe soit descendante. Cette vision permettra de décroitre le déficit observé. Plusieurs pays l’ont fait, notamment la Tunisie qui a un surplus de plus d’un million depuis 2020 ; le Maroc a réussi à résorber entre 2004 et 2019 les 2.000.000 de déficit qu’il a ; l’Afrique du Sud, c’est la même chose ; le Kenya aussi, c’est la même chose. C’est la raison pour laquelle nous avons sous la vigilance du Conseil d’administration de la Sic enclenché ce que le Chef de l’Etat a demandé depuis le 31 décembre 2013 à savoir : faire des projets innovants et abordables pour les populations camerounaises. C’est pour cela que nous avons entrepris avec Cimencam qui a implanté la notion au Kenya la construction de 2000 logements abordables à raison de 200 logements par région. Et ça, ça va pour les moins nantis, c’est-à-dire que nous divisons par deux le prix qui est actuellement proposé à Olembé et à Mbanga-Bakoko. Si ce projet vient d’être enclenché, cela veut dire que le Cameroun aussi rentre dans le logement abordable. Il y a une confusion entre le logement social et le logement abordable. Le logement abordable regroupe le logement social et les logements en deçà du prix du marché. Ceci permet l’accession alors que le logement social est locatif. Donc, quand on permet à quelqu’un qui n’a pas les moyens de s’offrir une maison au prix qui est en deçà du marché, nous sommes dans les logements abordables. Cela veut dire que dans le logement abordable, on peut aussi produire des logements locatifs des personnes qui n’auront pas les moyens de déposer les dix pour cent qu’exige la réglementation de se loger avec sa famille décemment. Et là, nous sommes en phase avec la vision de la Sic de faire aussi dans le développement durable.

Quelles sont les actions à venir ?

Nous avons nos cités qui sont en délabrement de plus de 60% tant sur le plan assainissement que sur le plan structurel. Quand on veut réhabiliter, cela demande beaucoup plus d’argent. C’est la raison pour laquelle avec les opérateurs économiques, nous pensons qu’au niveau de Nlongkak, il faut raser complètement, parce que pour faire des fouilles et rétablir les systèmes d’assainissement des excréments sur la voie publique et autres, ça serait très difficile pour l’Etat du Cameroun. Dès que le gouvernement va nous donner l’accord, nous allons raser 238 logements à Nlongkak. Il y a des opérateurs économiques internationaux qui vont mettre 1500 logements sociaux là-bas. Et la Sic n’a que son terrain pour faire la garantie. Nous partirons donc de 88 millions de chiffres d’affaires sur ce site depuis 1963 à 3 milliards 300.000.000 Fcfa par an. Ce qui peut générer des ressources et permettre à la Sic de construire d’autres logements sociaux. Voilà en quelque sorte le programme, la vision de la Sic que nous avons pu mettre en marche, mais il reste que nous attendons toujours la volonté du gouvernement pour passer à l’acte à Nlongkak et Messa en deuxième lieu qui va aussi être rasée en partie pour non seulement exploiter l’opportunité à côté du marché pour faire de grands espaces commerciaux qui vont générer des ressources. Et ce sont ces ressources que nous comptons mettre dans le social pour que le prix soit en baisse comme le veut le Chef de l’Etat.

Propos recueillis par Nathalie DONGMO (correspondance particulière)       

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