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Lions indomptables : Capitanat en eaux troubles

Scandale dans la tanière ! Le sacro-saint brassard des Lions Indomptables, jadis porté par des monuments comme Song ou Eto’o, a été l’objet d’un hold-up en règle avant le match contre l’Île Maurice. Alors que la logique et le respect voulaient qu’il revienne à l’ancien, Choupo-Moting, le sélectionneur Marc Brys, en grand faiseur de troubles, l’a offert sur un plateau à André Onana. Entre caprices d’ego et bras de fer politique, la tanière est en ébullition.

Si les Lions Indomptables rugissent moins fort sur le terrain ces derniers temps, ils ont en revanche développé un talent certain pour le mélodrame dans le vestiaire. La dernière pièce de ce théâtre de l’absurde ? Une comédie en un acte intitulée : « À qui le brassard ? ». Et le scénario est à pleurer.

Pour comprendre l’ampleur du scandale, il faut se souvenir de l’Histoire. Le capitanat chez les Lions, ce n’est pas un accessoire de mode. C’est la couronne d’épines de Rigobert Song, le sceptre de Samuel Eto’o, la marque de fabrique des grands anciens qui ont sué sang et eau pour le maillot vert-rouge-jaune. C’était une question d’ancienneté, de respect et de mérite. Une tradition, tout simplement.

Mais apparemment, les traditions, c’est has been. Pour le match contre l’Île Maurice, en l’absence du capitaine officiel Vincent Aboubakar et de son vice Zambo Anguissa, le protocole était limpide comme l’eau de source : le brassard devait atterrir naturellement au bras d’Eric Maxim Choupo-Moting. Le doyen, la figure respectée, le sage. Celui qui a l’âge et l’expérience de ne plus avoir à prouver grand-chose, si ce n’est son attachement à la sélection.

Sauf que dans cette histoire, il y a un perturbateur : André Onana. Le gardien, aussi talentueux soit-il entre les perches, semble vouloir ajouter une nouvelle casquette à son CV : celle de capitaine de club… en sélection nationale. La scène, racontée par plusieurs sources, est savoureuse : Aboubakar, depuis son absence, aurait lui-même plaidé pour que le brassard revienne à Choupo, son compère de la vieille garde. Mais Onana s’y oppose. On imagine la scène : « Non, moi je le veux ! » Comme à la récréation.

Et c’est là que le véritable héros de ce fiasco entre en scène : le sélectionneur Marc Brys. Face à ce caprice de star, que fait l’homme censé diriger, trancher et imposer le respect ? Il sort son carton jaune… pour réprimander Choupo ? Non, il offre le brassard à Onana ! Bravo l’arbitrage. On dirait un père qui, pour calmer son enfant qui hurle dans un supermarché, lui achète le bonbon au lieu de lui coller une fessée. La méthode Brys : céder pour ne pas fâcher. Une démonstration d’autorité… à sens unique.

Du coup, la tanière s’est transformée en tribunal populaire. Les joueurs, estomaqués, ont vu la hiérarchie naturelle être pulvérisée pour satisfaire l’ego d’un seul. Les analystes sportifs, eux, s’arrachent les cheveux en direct à la télé. Comment un sélectionneur peut-il ainsi piétiner la cohésion d’un groupe pour une simple décision de personne ? La réponse est peut-être plus politique que sportive.

On murmure en effet que cette affaire n’est qu’un épisode de plus dans la guerre sans merci que se livrent le MINSEP (Ministère des Sports) et la FECAFOOT. Brys, perçu comme l’homme du MINSEP, enverrait un message fort en court-circuitant les « anciens » comme Choupo, soutenu par une autre frange. Donner le brassard à Onana, c’est peut-être une manière de montrer qui commande vraiment. Le malheureux gardien, lui, joue les pawns dans un jeu d’échecs dont il ne mesure peut-être pas toutes les conséquences.

Le résultat est sans appel : une équipe divisée, un staff technique dont l’autorité est ridiculisée, et des supporters qui en ont plus qu’assez de ces guéguerres qui n’ont rien à voir avec le football.

La conclusion, elle est simple. On a un sélectionneur qui n’a pas le capacité de dire « non » à un caprice, un gardien qui rêve de brassard plus que de clean sheet, et une institution footballistique en pleine déliquescence. Pendant ce temps-là, le vrai capitaine, Vincent Aboubakar, doit se mordre les doigts de voir son héritage ainsi bradé.

Messieurs, le peuple camerounais ne demande qu’à vous soutenir. Mais pour cela, il faudrait peut-être arrêter de nous prendre pour des pigeons et commencer à jouer au football. Ce 13 octobre a Yaoundé que retiendra l’histoire!

Le Cameroun rencontrera l’Angola au stade de la réunification qui sera le capitaine Aboubacar ? Ou l’autre…

Gérald Nyatte

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