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Limogeage de Messanga Nyamding : le ministre de l’enseignement supérieur rate-t-il son coche ?

Selon des informations qui filtrent des milieux universitaires camerounais, l’acte de limogeage, puis d’affection du ministre d’Etat en charge de l’enseignement est en opposition avec les usages de ce milieu.

Le professeur Charlemagne Messanga Nyamding, le biyaiste pur et dur vient d’être débarquer de son poste de chef de département de l’intégration et de la coopération à l’Iric-institut des relations internationales du Cameroun. Et ce, de manière inélégante. Pour cause d’avoir critiqué vertement la gestion actuelle du Cameroun qui selon lui, ne saurait être imputable à son champion Paul Biya, mais à ses proches collaborateurs.

La sanction infligée par le ministre de l’enseignement supérieur (Minesup) de le décharger de ses responsabilités à l’Iric et de l’affecter à l’annexe de la faculté des sciences juridiques et politiques de l’université de Ngaoundéré, surprend plus d’un. Le ministre de l’Etat ne peut pas décharger un enseignant de ses responsabilités au sein d’une université, encore moins  l’affecter dans une annexe, cela n’est pas de son ressort, renseignent ceux qui maîtrisent le fonctionnement des universités. La décision du Ministre d’Etat en charge de l’enseignement supérieur procède à en croire certains universitaires, d’une méconnaissance du fonctionnement des universités. Bien que relevant de la fonction publique, les affectations et les nominations au sein des universités obéissent à certaines normes spécifiques propres à ce milieu. Dans les explications que donnent ceux qui maitrisent le fonctionnement des universités, on apprend d’ailleurs que chaque enseignant du supérieur signe un contrat avec une université bien définie. Celle- ci devient son université d’attache. Pour ce faire, même s’il est nommé à un poste de responsabilité au sein d’une autre université ou d’une administration, il reste et demeure enseignant dans son université d’attache à laquelle il est lié par un contrat.

Pour le cas du professeur Messanga Nyamding, il a signé un contrat avec l’université de Yaoundé 2. Il reste et demeure un enseignant de cette institution. Il ne peut pas être affecté dans l’annexe des sciences juridiques et politiques de Ngaoundéré. Plus grave, le Pr Messanga qui est victime de ses prises de position dans les médias, est en ce moment, professeur titulaire des universités. Pour cette autre raison aussi, il ne saurait être enseignant dans une annexe. De ce qui précède, il y a lieu de croire que la décision du ministre d’Etat en charge de l’enseignement supérieur souffre de beaucoup d’infirmités qui favorisent qu’elle soit attaquée. D’aucuns estiment que le Ministre d’Etat aurait été induit en erreur ou simplement aurait cédé à la pression dans la prise de cette décision. Pour certains universitaires, le Pr Messanga Nyamding qui vient d’être abusé dans ses droits professionnels aura gain de cause au cas où il décide d’attaquer la décision du Minesup. Outre l’affectation qui est une entorse à la loi, clament certains enseignements du supérieur sous le couvert de l’anonymat, même la nomination des chefs des départements au sein des universités est du ressort du conseil d’administration des universités.

Rappelons qu’il y a une abondante jurisprudence sur la désormais affaire Pr Messanga Nyamding, Ministre d’Etat, en charge de l’enseignement supérieur. Il s’agit de l’affaire Pr Maurice Kamto affecté à l’université de Ngaoundéré par le ministre de l’enseignement supérieur. Cet enseignant avait attaqué cette décision à la cour suprême et avait remporté le procès haut la main. C’est aussi le cas du Pr Thomas Melone qui avait été affecté par le Minsup de son époque. Il avait également attaqué cet acte au tribunal administratif de Yaoundé et obtenu à la fin, gain de cause. Au regard de toutes ces affaires citées, beaucoup prédisent déjà dans les milieux huppés que le Pr Messanga Nyamding a tous les arguments de droit pour être rétablie dans ses droits. En moins que dans cette affaire qu’il y ait une intervention outrancière de l’exécutif.

Emmanuel MVELE

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