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Libération des 289 prisonniers de la « crise anglophone »,

ANALYSE DE L’ACTE PHILANTHROPIQUE DE PAUL BIYA
Au regard de l’euphorie généralisée qu’affichaient les 289 ex-détenus de la crise anglophone, à leurs sorties des prisons de Yaoundé, Buea et Douala, on ne peut qu’interpréter positivement la décision d’apaisement prise par le président Paul Biya, le 13 décembre 2018. En graciant certains acteurs et activistes arrêtés pour des délits perpétrés, sans usage d’armes à feu, durant les émeutes orchestrées par les hérétiques anglophones dans le Nord-ouest et le Sud-Ouest, il va sans dire que le président de la République vient de franchir un palier supplémentaire dans l’amorce des solutions à la rixe autonomiste, par l’élargissement des dissidents anglophones. La joie des familles des séparatistes et les speechs déclamés par les ex-détenus ayant promis de militer en faveur de la paix, ne laissent planer l’ombre d’aucun doute quant à la bonne foi des uns et des autres, d’œuvrer pour un retour à la sérénité républicaine en empruntant les dans les sentiers de l’armistice et du dialogue dans les deux régions incriminées.
Le geste du chef de l’Etat, qui est d’ailleurs salué par la majorité des Camerounais, est un grand bond vers le retour à la paix, l’apaisement, et vers un come-back à la vie normale. La décision présidentielle du 13 décembre est précédée par d’autres faits antérieurs qui militent tous à la recherche de la paix. Outre les solutions initiales trouvées aux desideratas des enseignants et des avocats anglophones dans leurs revendications à colorations corporatistes, depuis plus de deux ans, Paul Biya s’est toujours montré ouvert au dialogue. Il a reculé, en se faisant violence, au nom de la paix, au détriment des protagonistes acquis à la crise anglophone… Mais, reconnaissons-le, jusqu’ici, seul le président Paul Biya a fait d’énormes efforts pour recoudre la crise anglophone. Seul Paul Biya a appelé au dialogue, lui seul a tendu la main à ceux qui souhaitent voir le Cameroun à feu et à sang… Une fois de plus, la volonté d’un seul homme, fut-il le président de la République n’éteint un feu incandescent. Autrement dit, un seul camp ne peut coudre les déchirures du tissu social, si le camp adverse ne démontre pas la même volonté d’armistice et d’amnistie. Au constat, Paul Biya a déjà rempli sa part de contrat, aux autres protagonistes d’accéder à la même volonté de paix.

Président-humaniste

La décision du chef de l’Etat du 13 décembre rentre en droite ligne dans les appels de balles d’un président-humaniste épris de paix et de dialogue. Il s’agit de la continuation des efforts fournis dans la résolution de la crise anglophone, dont le dernier acte remonte au 30 novembre 2018, lorsque Paul Biya créa le Comité de désarmement, de démobilisation et de réintégration, décret historique s’il en est dont le but était de réinsérer ceux des ex-miliciens repentis ayant servi dans les rangs des entités terroristes de Boko Haram et des séparatistes du Nord-ouest et du Sud-Ouest. De l’inédit en somme, car le décret du 30 novembre procède de la volonté du chef de l’Etat de « permettre à nos jeunes compatriotes de ces deux régions qui sont désireux de renoncer à la violence de revenir dans le droit chemin de pouvoir de nouveau participer à la grande œuvre de construction nationale ».
La décision présidentielle du 13 décembre 2018 est un prolongement des mesures concrètes invitant les différents protagonistes à la paix et à la réconciliation nationale.
Bon à savoir, cette décision d’armistice spéciale n’élargit pas seulement les ex-détenus concernés, elle va plus loin, tant elle décrète l’arrêt définitif de poursuites judiciaires devant les tribunaux militaires. Sur le terrain, les premiers « repentis » se signalent déjà en déposant et en rendant les armes à l’armée. Par cette armistice, les anciens miliciens tournent le dos aux actes terroristes et choisissent librement de répondre à l’appel du chef de l’Etat, de déposer les armes, ensuite, à réintégrer la société pour une reprise d’une vie normale, au service de la paix et de la construction nationale.
La décision prise par Paul Biya, le 13 décembre dernier, n’élargit pas seulement les ex-détenus, elle ordonne l’arrêt des poursuites judiciaires devant les tribunaux militaires contre des personnes arrêtées pour des délits sans usage d’armes, elle a été suivie dans son application effective par la libération des 289 ex-détenus sous la supervision du ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense.
On ne le dira jamais assez, le président Paul Biya a beaucoup fait, c’est un fait, il a beaucoup fait qui témoigne de son attachement à la paix et à l’unité nationale. Paul Biya a fait sa part de responsabilité que les sécessionnistes en fassent autant, afin que toutes les parties se résolvent à une paix durable et définitive. La rixe anglophone a trop duré, elle exaspère tout le monde, elle a participé à freiner la croissance économique, elle a contribué à nous priver de l’organisation de la CAN 2019. Eh oui, cette crise nous a assez divisé. Avec l’année 2019 qui s’annonce, il est temps que le Cameroun redevienne un Etat entier et altier.
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Par Louise Ekollo Fallah, politologue.

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