L’Assemblée générale extraordinaire, tenue par l’instance faîtière du football camerounais, le 05 novembre 2020, vient d’entériner la décision de dissolution de la Ligue professionnelle du football camerounais, prise quelques jours avant par bon nombre de clubs réunis à Mbankomo, une banlieue de Yaoundé.
La crise dans le football camerounais dure et perdure au point de lasser tous les amoureux de ce sport. Au lendemain de la sentence qui réhabilitait la Ligue professionnelle de football camerounais(Lfpc), prononcé par le Tribunal arbitral du sport (Tas), on croyait que les choses allaient se normaliser dans le landerneau footballistique camerounais. Que non ! La sentence du Tas est plutôt venue réveiller les tensions entre la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) et la Lfpc.
La réunion de conciliation des deux partis à savoir la ligue et la fédération, présidée par le ministre des Sports et de l’Education physique, Narcisse Mouellè Kombi, en vue de permettre à la mise en application de cette décision, aura accouchée d’une souris. Dès le lendemain, les deux instances se sont braquées, chacune voulant sortir les muscles. De part et d’autre, des réunions se sont tenues à l’effet de montrer la toute puissance de chaque institution. La ligue aura multiplié des réunions des assemblées générales qui ont abouti au faux début du championnat Mtn élite one, qui a mis au devant de la scène, Conton sport de Garoua et Panthère de Banganté. Du côté de la fédération camerounaise de football, la démarche de la ligue professionnelle de faire démarrer le championnat sans le consentement de la tutelle s’apparentait à un affront. une violation des textes part la ligue est ni plus ni moins une entité de la fédération. Toutes choses qui vont aboutir à l’Assemblée générale extraordinaire, tenue hier, 04 novembre 2020, qui statuait sur la dissolution de la ligue et suspendait sine die le championnat lancé quelque jours plus tôt, bien que sur le tard.
Le communiqué final de cette Assemblée générale est assez révélateur sur la crise dans laquelle est plongé le football camerounais. « Au vu des manquements, des dysfonctionnements internes ou défaillances constatées de la Lfpc qui transparaissent à travers la remise en cause de la résolution numéro 13 prise par l’Assemblée générale de la fédération du 23 septembre 2020, la cacophonie dans l’organisation des assemblées générales au sein de la Lfpc, l’organisation au mépris des statuts et règlements de la Fifa, de la Caf et de la Fécafoot d’un match de football auquel les joueurs sans licences et des officiels d’une association étrangère ont pris part ainsi que le procès verbal des auditions ordonnées, le comité exécutif statuant à l’unanimité des membres présents décide de retirer, à compter de ce jour, l’ensemble des compétences déléguées à la Lfpc. D’ailleurs, il n’existe aucune convention de délégation de compétences entre ladite ligue et la Fécafoot. L’ensemble des modalités relatives à l’organisation des championnats professionnels ligue 1 et ligue 2 sera communiqué en vue du démarrage effectif desdits championnats dans les tous prochains ». Suffisant pour comprendre que la sortie de ce bourbier entre Fécafoot et Lfpc n’est pas proche.
Dans cette bataille que se livrent les dirigeants du football camerounais, se sont les joueurs qui en pâtissent avec un grand risque de contre performance des équipes camerounaises, qui ont cessé depuis belle lurette d’éblouir la scène continentale sur le plan footballistique. Autre conséquence immédiate de cet imbroglio, la probable mauvaise performance de l’équipe camerounaise au Championnat des nations au Cameroun (Chan) dont tous les signes avant coureurs signalent un retrait au Cameroun, si la situation actuelle n’est pas vite rétablie au sein du mouvement footballistique. D’où, l’urgence pour les pouvoirs publics de prendre toutes les mesures qui s’imposent afin d’éviter une autre honte continentale à travers le retrait de ce Chan comme ce fut le cas de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) en 2019.
Emmanuel MVELE