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Le Mémorial Sankara prend vie : un symbole national qui devient mondial

À Ouagadougou, le Mémorial Thomas Sankara entre enfin dans sa phase décisive. Érigé sur le lieu même de son assassinat, il devient un espace culturel, éducatif et citoyen destiné à perpétuer l’idéal révolutionnaire et à rayonner au-delà des frontières du Burkina Faso.

À Ouagadougou, le projet du Mémorial Thomas Sankara franchit une étape cruciale et s’impose comme un héritage assumé par les autorités burkinabè. Conçu sur le site hautement symbolique de l’ex-Conseil de l’Entente, le lieu se veut un espace de transmission, de rassemblement et d’éducation. Il ambitionne de dialoguer avec le continent africain et le reste du monde, tout en revendiquant une forte dimension culturelle, touristique et politique. Dans l’esprit sankariste, le projet repose sur une mobilisation collective : chaque citoyen est invité à « apporter sa brique » pour bâtir une mémoire vivante.

Au cœur du quartier de Koulouba, s’élève désormais le mausolée dédié à Thomas Sankara, érigé exactement sur l’endroit où le capitaine et ses douze compagnons furent exécutés.
Comme l’explique le guide Boukare Djiguemdé, la zone marquée en rouge matérialise l’endroit précis où Sankara est tombé, avant que les occupants du bâtiment ― alors appelé Haute-Volta ― ne soient abattus à leur tour.

La construction du mémorial porte la marque d’un engagement personnel du président de la transition, Ibrahim Traoré, qui revendique la continuité de l’idéal révolutionnaire depuis 2022. Après des années de conceptions et de projets restés théoriques, la phase de concrétisation est désormais lancée.
Le mémorial rassemblera une statue monumentale de 37 mètres, une Tour Sankara, un téléphérique, un mausolée, ainsi que plusieurs espaces éducatifs, culturels et mémoriels. L’État en assure 60 % du financement, tandis que le reste provient de la participation citoyenne et internationale via la campagne « Ma brique pour Sankara », qui invite chacun à contribuer symboliquement.

La date du 17 mai, choisie pour l’inauguration du mausolée, renvoie à un moment clé de l’histoire révolutionnaire : l’arrestation et le limogeage de Sankara en 1983, événement qui déclencha son retour au pouvoir et l’instauration du Conseil national de la révolution (CNR). Comme le rappelle Boukare Djiguemdé, cette date demeure un repère incontournable de la mémoire sankariste.

Pensé comme un lieu de référence mondiale, le Mémorial Thomas Sankara entend dépasser le cadre national. Un cérémonial militaire d’hommage, baptisé « Sankara vit toujours », est désormais organisé chaque premier jeudi du mois, perpétuant l’esprit de respect et de célébration de la figure révolutionnaire.

Gerald Nyatte

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