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Interview-Minée Eloundou Essomba : “Le premier groupe est entièrement installé… Cette importante production va également permettre au Cameroun de devenir un pays exportateur d’énergie…”

Le Ministre camerounais de l’Eau et de l’Energie (Minée), Gaston Eloundou Essomba, a effectué, le 1er décembre 2023, une visite de travail sur le chantier de construction de l’aménagement hydroélectrique de Nachtigal, qui s’inscrit dans le cadre de l’évaluation de l’état d’avancement du projet.
Il a été question pour le chef du département ministériel de se rendre à la zone des ouvrages amont, au niveau du barrage et du canal d’amenée; au poste de départ 225 Kv et au niveau de la ligne d’évacuation d’énergie entre Nachtigal et Nyom 2; et à l’usine au niveau du groupe n°1 de production. Il a pu apprécier toutes les évolutions sur le chantier depuis son dernier passage, le 21 novembre dernier, qui lui a permis de constater la fin du montage des 07 conduites forcées (le 21 novembre); le démarrage des essais de mise sous tension de la ligne d’évacuation de l’énergie (le 29 novembre) et dont les premiers résultats sont concluants ; le remplissage définitif du canal d’amenée (le 30 novembre) ; l’effectivité des essais des composantes et auxiliaires du groupe n°1. A date, le projet affiche un taux de réalisation de 91 %.

Ce jour est particulier, parce qu’on a ouvert la chambre où sont installés des groupes et là, nous sommes devant le transformateur du groupe numéro 1. Nous venons juste de visiter au bas de l’échelle ce groupe numéro 1, qui est entièrement installé. Ce que nous pouvons retenir aujourd’hui, c’est que le premier groupe est entièrement installé. Il y a juste quelques vérifications qui sont en cours et courant décembre, ce groupe sera démarré, mis en service pour que le protocole, les essais démarrent effectivement.
Qu’est-ce qui va changer dans le quotidien des Camerounais ? Qu’est-ce qui va changer dans le système électrique du Cameroun ? Le problème du système électrique du Cameroun, c’est aussi le déficit de production, c’est la qualité du mixte énergétique, parce qu’on continue à produire à hauteur de 20 % à partir des sources fossiles, à partir du diesel, du fiel que ce soit le 1500 ou le 3500. Cela a un coût environnemental élevé; cela a un coût budgétaire élevé. Un kilowatt/h qui est produit à partir d’une source diesel, c’est 200 francs alors que le kilowatt/h qui est produit d’ici est de 42 Fcfa. Donc, voilà le premier avantage sur le plan budgétaire ! Cet ouvrage va permettre de réduire substantiellement les compensations tarifaires, je veux dire la subvention que l’État paye pour que tous les Camerounais aient l’électricité. On aura donc plus de stabilité, plus de production et le système aura une marge de manœuvre pour pouvoir satisfaire la demande actuelle et la demande future. Il faut bien le retenir, quand on regarde aujourd’hui les industries, rien que pour la ville de Douala et la ville de Kribi, nous avons une demande supplémentaire de 250 mégawatts qui n’est pas satisfaite; nous avons une autoproduction pour les entreprises qui produisent pour leurs propres comptes, parce que l’énergie ne suffit pas, parce que la stabilité de l’énergie n’est pas assurée.

Nous avons une autoproduction de 450 mégawatts. Ceci viendra donc changer fondamentalement le système électrique du Cameroun et permettre d’engranger des ressources financières supplémentaires, parce que cette importante production va également permettre au Cameroun de devenir un pays exportateur d’énergie. Il y a quelques jours seulement, nous avons lancé effectivement le démarrage du projet d’interconnexion entre le Cameroun et le Tchad avec comme première composante intrinsèque au Cameroun l’interconnexion entre les réseaux sud et les réseaux nord. Donc, avec ça, le Cameroun sera un seul et unique réseau. Avec un ouvrage de capacité comme Natchigal, tous les Camerounais seront bien servis.

Qu’est-ce qui explique les quelques manquements observés dans l’exécution du projet ?
Dans la vie d’un ouvrage comme celui-ci, il faut voir la taille. En période de pic, c’est 3500 personnes qui travaillent ici. Donc, un ouvrage comme celui-ci peut avoir des petites malfaçons qui sont constatées. C’est pour cela que nous parlons de période d’essai et il faut bien le dire, cet ouvrage est bien surveillé, bien contrôlé. Le gouvernement a son panel d’experts, Nhpc Nachtigal Hydro Power Company : Ndlr) a sa maîtrise d’œuvre, les prêteurs ont également leur maîtrise d’œuvre. Il faut bien dire qu’il y a des cabinets comme Veritas. Le panel d’experts est composé des gens qui ont des signatures et le suivi est régulier et permanent. Ce n’est pas la première fois qu’on a constaté qu’il y a tel ou tel couac. Nous avons été surpris de voir le traitement qui a été fait dans la presse. Chaque fois qu’on a constaté qu’il y a un couac, comme dans tout ouvrage, on le corrige. Les experts s’asseyent, ils adoptent la méthodologie de correction et cela est fait.

Les fuites qui ont été observées au niveau du canal d’amenée, nous avons une information depuis bien longtemps et nos experts sont venus, ils ont travaillé avec les entreprises qui sont sur le terrain; ils ont arrêté la méthodologie de correction et ces corrections sont aujourd’hui en train d’être faites. Donc, nous avons la certitude qu’il y a un ouvrage de bonne qualité qui est en train d’être construit.

Propos recueillis par Bertrand TJANI

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