Internationale : voici les principales annonces à retenir du sommet pour un nouveau pacte financier mondial
Le Sommet pour un nouveau Pacte Financier Mondial, auquel a pris part une quarantaine de chefs d’Etats, s’est achevé le 23 juin dernier s’est refermé sur des résolutions fortes pour les peuples et la planète. Voici cinq principales annonces à retenir :
1. Suspension de la dette en cas de catastrophe naturelle
C´était l’une des propositions phare de la ″Bridgetown Initiative″ portée par Mia Mottley, la Première ministre des Barbades, qui a impulsé la réforme des institutions financières internationales et donc l´organisation de ce sommet par la France. Suspendre la dette d’un pays qui vient d´être touchée par une catastrophe naturelle pendant deux ans. La Banque mondiale s´est engagée à inclure cette clause dans ses prêts. Le Royaume-Uni et la France l´incluent désormais dans ses prêts bilatéraux à travers ses agences de développement et les États-Unis s´engagent à l´inclure d´ici la fin de cette année.
2. La réallocation des droits de tirages spéciaux du FMI a atteint 100 milliards de dollars
En 2021, les pays du G20 se sont engagés à réallouer aux pays en développement l´équivalent de 100 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux (DTS), des avoirs de réserve internationaux distribués de manière exceptionnelle par le Fonds monétaire international (FMI) lors de crises économiques mondiales majeures. Un montant qui est désormais atteint, a annoncé lors du sommet, Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI. La grande majorité de ces DTS est généralement reçue par les pays les plus riches. L´enjeu est qu´ils soient mieux alloués à l´avenir afin de représenter une source de financement supplémentaire pour les économies en développement.
3. Un nouveau partenariat de transition énergétique signé avec le Sénégal
Après l´Afrique du Sud, l´Indonésie et le Vietnam, un nouveau partenariat de transition énergétique a été signé au cours du sommet avec le Sénégal pour l´aider à se débarrasser du fioul lourd. Le pays a un objectif de 40% d´énergies renouvelables d´ici à 2030. Les partenaires internationaux composés de l´Allemagne, la France, l´Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada et les banques multilatérales de développement mobiliseront dès cette année 2,5 milliards d´euros de financements nouveaux et additionnels pour l´aider à décartonner son énergie. Certains observateurs regrettent toutefois les propos d´Emmanuel Macron sur la possibilité pour le Sénégal de développer en parallèle ses projets gaziers. ″L´Afrique a besoin d´investissements pour passer à 100% d´énergies renouvelables, et non de gaspiller de précieux investissements dans les combustibles fossiles″, a réagi Mohamed Adow, fondateur et directeur de Power Shift Africa.
4. Réformer les institutions financières mondiales
Les États et institutions se sont engagés à augmenter de 200 milliards de dollars les capacités de prêts des Banques multilatérales de développement (BMD) dans les dix ans à venir pour les pays pauvres. ″Un travail de suivi sur les besoins en infrastructures clés va être mené pour que celles-ci puissent être financées, une liste de projets sera ainsi adjointe au consensus″, précise Emmanuel Macron. ″L´objectif est aussi que chaque dollar de prêt par les BMD soit accompagné par au moins 1 dollar de finance privée afin d´atteindre 100 milliards de dollars de fonds privés chaque année dans les économies en développement et émergentes″, ajoute le chef d´État.
Dans ce sens, la Banque mondiale a annoncé la création d´un mécanisme permettant de ″proposer des solutions visant à abaisser les barrières à l´investissement privé dans les pays émergents″. Par ailleurs, les États et institutions s´engagent à accélérer le traitement de la dette. Au cours du sommet, la Zambie a ainsi conclu un accord pour restructurer plus de 6 milliards de dollars de dettes dues à d´autres gouvernements.
5. Mise en place d’un mécanisme de suivi régulier
Emmanuel Macron a donné rendez-vous dans deux ans pour dresser le bilan des engagements pris lors de ce sommet et dans le cadre de ce ″nouveau consensus″. ″Un mécanisme de suivi va être mis en place et un rapport réalisé tous les six mois″, promet-il. Par ailleurs, de nombreux groupes de travail seront lancés avec le G20 et la COP28 avec nouvelles pistes sur une taxation des secteurs qui bénéficient le plus de la mondialisation. L´enjeu est aussi d´avancer sur les risques de change qui constituent un blocage pour les investisseurs privés, ou encore de valoriser les matières premières dans les pays en développement et émergents afin de créer des chaînes de valeur sur leur territoire qui permettent d´augmenter leur PIB. Un soutien fort a également été porté sur une taxe carbone sur le transport maritime qui doit être débattue dans deux semaines au sein de l´Organisation maritime internationale.
Source : Camerounlink