Après quelques jours de flottement médiatique, le feuilleton Gérard Collomb a trouvé une première conclusion. Emmanuel Macron a accepté la démission de son ministre de l’Intérieur et a demandé à Edouard Philippe d’assurer l’intérim, a annoncé l’Elysée dans la nuit de mardi à mercredi. Le Conseil des ministres de ce mercredi va se dérouler à 10h00 avec le gouvernement ainsi constitué, a ajouté la présidence. Du jamais vu sous la Ve République.
Emmanuel Macron a « accepté la démission de Gérard Collomb et demandé au Premier ministre d’assurer son intérim dans l’attente de la nomination de son successeur » au ministère de l’Intérieur, a annoncé l’Elysée très tôt ce mercredi.
Un peu plus tôt dans la soirée, des rumeurs – confirmées dans la nuit – sur l’annulation d’un voyage du Premier ministre prévu cette semaine en Afrique du Sud avaient semblé montrer que le dossier Collomb était bel et bien prioritaire pour l’exécutif. Le numéro 2 du gouvernement avait de nouveau remis sa démission au président de la République ce mardi, moins de 24h après que le président ait refusé sa demande de démission, en lui réitérant au passage toute sa confiance. Comme pour sa première demande, c’est par le biais du Figaro qu’il avait confirmé être toujours démissionnaire, bafouant ainsi l’autorité du chef de l’Etat et prenant de cours le Premier ministre. Celui-ci a appris la nouvelle en pleines questions au gouvernement à l’Assemblée. Une séance boudée par Gérard Collomb, au cours de laquelle l’opposition est montée au créneau, dénonçant un cafouillage.
L’ancien mentor et premier soutien du président, l’un des poids lourds du gouvernement, défie ainsi ouvertement le président Macron, confirmant une rupture déjà entamée mi-septembre avec sa décision de partir dès 2019 pour préparer les municipales à Lyon. Il y a eu également les critiques sur le manque d’humilité et d’écoute de l’exécutif. La rupture est désormais complètement consommée. Alors que l’opposition tonne sur l’incurie du gouvernement, Emmanuel Macron et Edouard Philippe n’ont d’autres choix que de préparer un remaniement. L’Elysée attend désormais les propositions du Premier ministre pour remplacer Gérard Collomb. Il n’est pas question, semble-t-il, de laisser cette crise majeure ouverte trop longtemps, alors même que tous les sondages sont déjà à la baisse pour l’exécutif.