Le Président Emmanuel Macron a reconnu dans un courrier à son homologue Camerounais Paul Biya, rendu public le 12 août 2025, la participation de la France dans les « guerres » au Cameroun durant les indépendances. Est-ce un aveu ou tout simplement pour la conscience ?
Le Président Français Emmanuel Macron a, par courrier envoyé au Président Paul Biya du Cameroun, reconnu la responsabilité qui est celle de la France dans la guerre ayant eu lieu au Cameroun contre les nationalistes et indépendantistes camerounais avant et après les indépendances. Il a « Clairement fait ressortir qu’une guerre avait eu lieu au Cameroun, au cours de laquelle les autorités coloniales et l’armée française ont exercé des violences répressives de nature multiple » il précise par la suite que « la guerre s’est poursuivie au-delà de 1960 avec l’appui de la France aux actions menées par les autorités camerounaises indépendantes » Par cette sortie, le président français valide les conclusions de la Commission Mémoire mise en place quelques mois plutôt par les deux Chefs d’ États Camerounais et Français dans le but non pas de réécrire l’Histoire du Cameroun car , le Président Paul Biya par le Biais du ministère des Arts et de la Culture avait mis sur pied un Comité scientifique élargi ayant pour mission de faciliter la rédaction de l’Histoire générale du Cameroun le 16 Décembre 2021. Et donc la Commission Mémoire France -Cameroun ou « Commission mixte sur le rôle et l’engagement de la France dans la lutte contre les mouvements indépendantistes et d’opposition au Cameroun entre 1945 et 1971 » apporte plus d’éléments à la rédaction de l’Histoire général du Cameroun par les historiens et autres intellectuels camerounais.
Le Président Français endosse donc la participation de son pays dans la guerre au Cameroun avant et après les indépendances. Il reconnait une « violence répressive de nature multiple » certains historiens évoquent l’usage d’une arme de destruction massive de l’époque : le Napalm dans certaines parties du pays. Son Prédécesseur François Hollande, en visite officielle au Cameroun le 02 Juillet 2015 l’avait déjà précédé dans cette démarche « C’est vrai qu’il y a eu des épisodes tragiques dans l’histoire. Il y a eu une répression dans la Sanaga-Maritime en pays Bamiléké et je veux que les archives soient ouvertes pour les historiens » a-t-il déclaré à la Presse. Et donc, une étape dans la résolution du contentieux historique qui exacerbe les relations entre les deux Nations est en train d’être franchie. Même les historiens peuvent aisément reconnaitre que la France a outrepassé le champ d’action que l’Onu lui a avait confié. Celui d’accompagner une partie du Cameroun à sa souveraineté.
L’étape la plus dure est la réparation. C’est à ce niveau que la partie française semble dubitative. Le Président Macron parle de reconnaissance des atrocités causées mais pas de réparation. Pour ce qui est de Yaoundé, Le Cameroun a su dans la douleur se construire une identité camerounaise en pansant ses blessures du passé même si les séquelles se font toujours ressentir. En tout Etat de cause, c’est la France qui en est demandeur, car son passé de bourreau a resurgi dans plusieurs de ses anciennes colonies qui expriment un sentiment de rejet. Et donc pour sortir de ce tourbillon la France a besoin de vider son lourd passé historique et bien le vider de telle sorte à rentrer à nouveau dans les cœurs des camerounais en particulier et des africains en général.
Source : www.camaroes.cm