Le Ministre camerounais des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè, sur très haute instruction du Chef de l’Etat, a présidé, le 25 février 2022 dernier à Yaoundé, la signature du contrat de partenariat pour la construction du chemin de fer de 510 kilomètres devant relier Mbalam au Port de Kribi et de la convention de concession du terminal minéralier de la même plateforme portuaire avec Bestway finance Ltd, Alexandre Mbiam, et son partenaire Autsino resources group Ltd. C’était en présence du Ministre d’État, Ministre des Industries minières et de la Géologie du Congo, Pierre Oba, ainsi que d’un parterre de membres du gouvernement de la république. 5.500 milliards Fcfa, coût du projet. Inédit !
Le gouvernement du Cameroun, représenté par son Ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè, avec à ses côtés le Ministre d’Etat, Ministre des Industries minières et de la Géologie du Congo, Pierre Oba, envoyé spécial du Président Denis Sassou Nguesso, a procédé, le 25 février 2022 à la salle des banquets du Complexe sportif d’Olembé à Yaoundé, à la signature du contrat de partenariat public-privé avec le consortium Bestway finance Ltd, représenté par son Directeur général Alexandre Mbiam, et son partenaire AutSino resources Ltd, pour la construction imminente de la voie ferrée longue de 510 kilomètres devant relier côté camerounais, la localité de Mbalam au port de Kribi et du terminal minéralier de la même place portuaire dont la pose de la première pierre pourra intervenir au cours du premier semestre de l’année en cours. 5.500 milliards Fcfa, coût du projet. C’est sur très haute instruction du Chef de l’Etat. Une grande première en Afrique centrale en termes d’investissement intégrateur.
Dans son discours de circonstance, le Directeur général de Bestway finance Ltd a d’abord adressé son « salut cordial et la reconnaissance infinie du consortium à l’endroit des Leurs Excellences Paul Biya de la République du Cameroun et Denis Sassou Nguesso de la République du Congo, pour leur implication personnelle dans la mise en route de ces deux projets d’infrastructures, qui permettront non seulement de renforcer les liens d’amitié et de fraternité entre leurs deux pays, mais également de booster leurs économies respectives dans un secteur minier encore sous-exploité ».
Ensuite, Alexandre Mbiam a souhaité inscrire les sociétés Bestway finance Ltd et AustSino resources group Ltd, respectivement incorporées à Hong Kong et en Australie, dans la continuité des très hautes instructions du Président Paul Biya. « Développer nos infrastructures de transport (routes, ports, aéroports) au bénéfice de notre économie, mais aussi pour faciliter les communications avec nos voisins », a-t-il cité son adresse lors de sa prestation de serment, le 06 novembre en 2018, avant dire « la profondeur de ce message empreint de sagesse, mus par la volonté d’accompagner la Stratégie nationale de développement 2020-2030, seconde phase de la vision d’émergence 2035 », qui a décidé Bestway finance Ltd et AustSino resources group Ltd à mettre en place les conditions requises au développement d’infrastructures ferroviaires, routières et portuaires modernes, afin de permettre la mise en valeur des gisements miniers dont recèle le Craton du Kasai au Congo et dont font partie les gisements de Nkout et Mbalam, en République du Cameroun, ainsi que les gisements d’Avima, Badondo et Nabeba en République du Congo. Ce qui a permis les décrets présidentiels du 30 novembre 2020 octroyant à la société Bestway finance Ltd à travers sa filiale Sasu – Sangha mining development, en République du Congo, lesdits gisements, par le truchement de l’attribution de permis d’exploitation d’une durée de 25 ans, dénommés « Avima », « Badondo » et « Nabeba ».
Enfin, le Directeur général a relevé que, dans le cadre de la signature des trois conventions minières y afférentes, le 13 mars 2021, Bestway finance Ldt a obtenu de la République du Congo la liberté de choisir la voie d’extraction initiale du minerai de fer dont l’exploitation lui incombe. C’est à ce titre, en partenariat avec la société AustSino resources group Ltd, que Bestway finance a souhaité définir un cadre de travail avec le ministère des Transports visant, à terme, la construction d’infrastructures ferroviaires et portuaires disposant communément d’une capacité de traitement de plus de 100 millions de tonnes de fer par an en République du Cameroun.
D’énormes retombées
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet, le Cameroun va bénéficier gratuitement de ces deux infrastructures ferroviaires et portuaires d’envergure permettant d’évacuer la production du minerai de fer extrait du sous-sol congolais. Les deux projets représentent un investissement global d’environ 10 milliards de dollars, soit plus de 5 400 milliards Fcfa entièrement financés par le consortium. Ainsi, s’agissant de la voie ferrée, elle se présentera comme suit : un chemin de fer à double voie ; un rail pour le déchargement des wagons ; un chantier de ravitaillement et d’entretien des voies dans le terminal ; une gare de triage principale avec des installations d’exploitation et de maintenance ; 510 km de ligne principale et 06 embranchements de passage ; un système de contrôle et de signalisation des trains ; un système de communication ; une route d’accès ferroviaire ; une infrastructure d’exploitation et de maintenance… En sus de ces éléments, il sera adjoint une infrastructure temporaire spécialement dédiée à la construction des actifs constituée de 06 camps de construction et de plusieurs puits d’emprunt et carrières.
Quant au terminal minéralier, les travaux qui s’étendent sur plus de 400 hectares de superficie terrestre et environ 500 hectares dans le domaine maritimes, comprendront : un poste d’amarrage principal et une plate-forme de chargement pour l’amarrage et le chargement de vraquiers de la taille Panamax d’une capacité moyenne de 170 000 tonnes de Terminal minéralier en lourd (Dwt) à Capesize d’une capacité moyenne de 1000 000 tonnes Dwt ; un canal dragué et un bassin de manœuvre suffisamment grands pour permettre l’accostage et le chargement d’un navire Capesize adapté à une profondeur de dragage du canal de décharge pouvant atteindre de 30 m Cd élimination en mer des déblais de dragage ; une jetée à chevalets de l’installation de déchargement des matériaux (Mof) à la plate-forme de chargement ; un Terminal minéralier Mof avec protection brise-lames et un bassin dragué, y compris les servitudes de convoyeur et de route ; des équipements d’accostage et d’amarrage, tant pour le poste d’amarrage principal que pour les quais du Mof aides à la navigation.
Si nécessaire à l’avenir, la largeur et la profondeur du canal principal pourront être augmentées pour permettre l’amarrage d’un minéralier de taille Chinamax, d’une capacité moyenne de 300 000 Dwt. La profondeur de dragage de la zone de chargement conviendra aux navires Chinamax. En plus de cela, les structures d’accostage et de chargement sont conçues pour pouvoir accueillir un deuxième convoyeur qui traverserait la plate-forme vers une deuxième, future plate-forme avec une deuxième couchette. Entrée en production à l’horizon 2025, avec un début effectif des travaux prévu pour 2023. Il faut davantage relever que ces deux projets se situent dans le droit fil de l’intégration sous régionale et positionnent désormais le Cameroun et le Congo comme des locomotives en matière d’exploitation du minerai de fer dans la zone Cemac.
Boom infrastructurel
Dans son discours, le Ministre camerounais des Transports s’est voulu rassurant en exprimant la volonté manifeste du gouvernement de faire du développement des infrastructures le pilier de la croissance. « C’est un plaisir et un honneur pour moi d’avoir matérialisé ce jour, à travers cet acte de signature du contrat de partenariat pour la construction du chemin de fer Mbalam-Kribi et de la convention de concession du terminal minéralier multimodal au port de Kribi, la volonté du gouvernement de faire un bond significatif et historique dans le développement infrastructurel de notre pays et de notre sous-région », a fait savoir le Ministre Ngallè Bibéhè, avant de présenter les enjeux de l’ambitieux projet : « Le choix de cette salle de banquets du stade d’Olembé, symbole de la réussite sur le plan infrastructurel de la plus belle Can que notre pays vient d’abriter, affiche la dimension de ces projets et l’ambition des partenaires qui les portent, à savoir, Bestway finance Ltd et AustSino ressource group Ltd ». Aussi, a-t-il salué les excellentes relations d’amitié et de fraternité qui lient la République du Cameroun et la République du Congo, mais également la volonté commune des Chefs d’Etat respectifs, Son Excellence Monsieur Paul Biya et Son Excellence Monsieur Denis Sassou Nguesso, de consolider l’intégration sous régionale à travers les projets communs.
Selon le Ministre des Transports, la mise en œuvre de ces projets objets du contrat de partenariat et de la convention de concession offrira l’avantage d’accélérer l’implémentation de la Stratégie nationale de développement déclassant ainsi les priorités de moyen terme sur le court terme avec des retombées économiques considérables. Ainsi, « l’objectif est de construire au moins 1.500 Km de chemin de fer supplémentaires d’ici 2030 ». Ce qui permet de prévoir les connexions avec les pays voisins. Sur le plan économique, a relevé le Ministre des Transports, les deux projets dans leur ensemble vont permettre d’injecter un investissement de près de 5.500 milliards Fcfa dans les économies du Cameroun et du Congo, sans incidence négative sur les finances publiques du Cameroun : « Ils permettront non seulement de relier le Cameroun au Congo en désenclavant les zones traversées et en créant des dizaines de milliers d’emplois pendant la construction et l’exploitation mais, ils permettront également à l’Etat du Cameroun de bénéficier des retombées fiscales considérables ». Il a davantage relevé que le projet de chemin de fer changera à coup sûr le visage du secteur ferroviaire dans le dispositif infrastructurel du Cameroun pendant que le terminal minéralier a l’avantage d’anticiper sur les projections de développement du port en eau profonde de Kribi, puisque son développement était prévu dans sa 3ème phase. Cette dernière sera doublement bénéfique au Port Autonome de Kribi et aux autres opérateurs des zones minières adjacentes.
Autres avantage, a informé le ministre, le développement du projet de chemin de fer offre l’opportunité au Cameroun de diversifier son offre de transport dans la mesure où le trafic pourrait être ouvert au transport des marchandises au moment de l’exploitation. Il facilitera également le développement des infrastructures connexes bénéfiques pour les localités riveraines. Le secteur minier n’est pas en reste. En effet, bien que l’objectif prioritaire des deux projets soit le transport des minerais de fer issus de l’exploitation des gisements du Nord du Congo, il constitue une aubaine pour l’exploitation des gisements de fer du Cameroun.
Bertrand TJANI