Agé de 28 ans, le jeune camerounais Daniel Eyalla s’investit depuis 2021 à la transformation agroalimentaire, notamment la production des jus de fruits naturels.
Tara food. C’est le nom de la jeune entreprise de Daniel Eyalla, le label qui prote ses produits. Dans une interview accordée à votre journal, le jeune producteur agroalimentaire qui fait dans la transformation des jus de fruits naturels fait savoir ses produits sont un peu différents des autres, parce qu’ils ne prennent pas du sucre artificiel.
« C’est là la plus grande difficulté. Il faut trouver de la canne à sucre pressée et parfois faire des partenariats, pour qu’on puisse nous produire du jus de la canne à sucre, qui prend généralement du citron et du gingembre. Sinon, l’ananas a déjà son sucre. Donc, on ne peut rien lui ajouter. Les saveurs qui prennent le citron, le baobab, le corossol et le gingembre. Pour le reste, on utilise leurs saveurs sucrées », a informé le producteur, qui relève qu’à la base, il est un développeur-informaticien. « Ma filière est notamment axée sur la conception des applications web et mobile. N’ayant pas trouvé d’opportunités d’emplois dans ce sens, je me suis lancé dans l’entrepreneuriat. Chose qui n’est pas aisée, mais on va y arriver », a rassuré le jeune Daniel.
Selon le jeune producteur, les difficultés relatives à son activité ne manquent pas. « Les difficultés sont de plusieurs ordres. Il y a non seulement l’écoulement de nos produits sur le marché, puisque mon entreprise est jeune. D’autres ont déjà roulé leurs bosses dans le secteur. Donc, il est parfois difficile de consommer un produit qui vient d’arriver. Ce qui fait qu’on passe beaucoup de temps à faire déguster nos produits, les faire connaitre. Ce n’est que dans quelques années qu’on pourra avoir la rentabilité de la structure. Pour le moment, l’activité ne nourrit pas encore son homme, elle permet néanmoins de subvenir aux charges de l’entreprise », regrette-t-il. Des pouvoirs publics, il attend l’accompagnement, « puisqu’ils sont à même d’apporter des réponses idoines. Il est question de promouvoir la consommation du made in Cameroon. Il faut accorder des appuis financiers pouvant permettre aux startups d’occuper une place sur la scène entrepreneuriale ».
Accompagnement attendu des pouvoirs publics
Daniel Eyalla rappelle que son entreprise a vu le jour en octobre 2021. Pour la production, il précise qu’il y a un protocole qu’il confie aux personnels. Pour avoir le jus naturel, « nous passons d’abord à l’achat des produits, la matière première. Ensuite, mettons l’équipe sur pied. Une fois l’équipe constituée, on lui donne le matériel et on lui fait respecter le protocole, c’est-à-dire, chaque jeune qui entre dans la salle technique avec une tâche précise. Dès qu’on finit sa tâche, on sort. Il y a d’autres qui sont ici à la salle d’attente, d’autres qui sont dehors, c’est-à-dire que s’il y a une bouteille manquante, celui qui est dehors l’apporte ou lorsqu’on veut jeter les déchets, celui qui est dedans les remets à celui qui est dehors. Ceux qui sont à la salle technique ne mettent pas leurs pieds dehors tant que la production n’est pas finie. Donc, nous broyons les fruits, nous les filtrons et les embouteillons. Et là, nous passons à l’étape du conditionnement et de la pasteurisation. On n’utilise pas des conservateurs chimiques. Donc, il y a un conservateur naturel que nous utilisons, notamment le citron et le miel. Et la pasteurisation l’apaise, l’adoucit. Ce qui fait que ce jus en zone tempérée a six mois pour se périmer. Ici, il y a ni la chaleur, ni la fraicheur. Mais, dès lors qu’il entre au frigo, cela diminue la date de péremption. C’est pourquoi nous n’avons pas ici des produits glacés ».
S’adressant aux jeunes en guise de conseils, Daniel Eyalla renseigne davantage qu’«on ne peut pas entreprendre si on n’a rien. Si moi je suis ici aujourd’hui, c’est qu’à un certain moment, j’ai eu l’accompagnement du Fida par le Pea-Jeunes, qui m’a fait acquérir des machines. Les jeunes ont bien des idées, mais entreprendre sans capitaux, cela devient difficile. Le conseil à donner ici, c’est de persévérer à la recherche des financements, c’est aller vers des personnes ressources qui peuvent agir dans le sens de son projet. Donc, il faut un minimum. C’est ce que nous attendons des pouvoirs publics afin que les jeunes puissent démonter leurs savoirs et leurs savoir-faire ».
Arianne TSAMO