La question se pose avec acuité au moment où un autre homme fort du sérail ivoirien non moins premier ministre et potentiel successeur de l’actuel chef de l’Etat ivoirien vient de quitter brusquement la scène.
Le pays des éléphants vient de perdre un autre poids lourd de la scène politique. Il s’agit du célèbre Hamed Bakayoko qui était un homme lige du président Alasane Dramane Ouattara(Ado). Ce dernier a pesé de tout son poids sur la scène politique ivoirienne dont on connait la pugnacité et la sagacité des acteurs. Son décès qui intervient au moment où Ado vient à peine d’engager sa troisième mandature à la tête de la Côte d’Ivoire laisse une bonne frange d’ivoiriens circonspects. Pour les analystes de la politique ivoirienne, la mort d’Hamed Bakayoko pousse à s’inquiéter dans la mesure où le successeur désigné d’Alasanne Ouattara qui devait être candidat à la dernière élection présidentielle, en l’occurrence, Mamadou Gon Coulibaly qui occupait le même poste à savoir celui de premier ministre est parti sur le chemin de non-retour de manière prématurée, à la surprise de tous.
Les décès de ces deux dinosaures du sérail de Côte d’Ivoire continue d’alimenter la chronique politique de ce pays. Le dénominateur commun de ces deux disparitions est leur profil qui faisait l’unanimité et les mettait en pole position par rapport aux autres dans le registre de succession à Ado, une fois qu’il va se retirer du champ politique. Autre point de ressemblance est qu’au moment du décès, les deux personnalités occupaient le poste de premier ministre de la République de Côte d’ Ivoire. Du coup, les observateurs se demandent pourquoi les dauphins du président Ado, connaissent –ils le même sort ou presque ? Y auraient-ils des mains assassines dans l’ombre qui écarteraient systématiquement tous les potentiels successeurs du président actuel de la Côte d’Ivoire ? Question de conscience. Auquel cas, le président actuel de Côte d’Ivoire ne gagnerait-il pas à ne pas trop montrer son penchant pour tel ou tel autre collaborateur et le dévoiler son choix une fois que les dés sont jetés ? Cela, de l’avis de certains observateurs éviterait ce jeu de massacre qui a cours en Côte d’Ivoire. Pour le cas du premier ministre Mamadou Gon, il avait été désigné comme candidat du Rhdp à la dernière présidentielle avant son décès qui a vu son mentor revenir à la décision de se porter candidat pour un troisième mandat.
S’agissant du cas du premier ministre Ahmed Bakayoko, force est de dire qu’il était devenu une figure imposante de la politique ivoirienne. Beaucoup de personnes voyaient en lui un profil atypique à même de prendre les rênes du parti après Ado. Seulement des sources dignes de foi continuent de croire que la mort de ce haut commis d’Etat ivoirien revêt d’un caractère suspect même si la cause officielle est un cancer.
Emmanuel MVELE