Le 02 novembre 2021, l’opinion publique a été désagréablement surprise, par l’installation de Joëlle Rebecca Zoua Ona, renseigne-t-on, fille de Daniel Ona Ondo, Président de la Commission de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale, au poste de Représentante Résidente de la commission de l’institution à Libreville au Gabon.
La rumeur de la nomination de Joëlle Rebecca Zoua Ona, ‘’fille à papa’’ Daniel Ona Ondo, Président de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (Cemac), a donc été confirmée. A la commission de cette institution, où se distinguent de nombreux hauts cadres compétents et pétris d’expérience, l’on se demande comment son patron a pu propulser à un poste aussi stratégique que celui de Représentant de la Commission de la Cemac, sa propre fille à qui l’on ne reconnaitrait que des talents autres et qui totalise à peine quatre ans d’expérience au sein de cette institution communautaire.
Les thuriféraires de Daniel Ona Ondo ont beau prétexter la promotion de la femme, qui subitement tiendrait à cœur leur champion, mais les observateurs avertis ne se laisseront surement pas distraire par de telles balivernes. Car, depuis son arrivée à la tête de la Commission de la Cemac, rapportent des sources indiscrètes, Daniel Ona Ondo n’a de cesse de se faire remarquer par des pratiques peu orthodoxes dans la gestion administrative et financière de l’institution dont il a la charge. Sans grande considération des profils, de l’expérience et de la compétence, renchérissent ces sources, le responsable est accusé de s’employer à placer des proches à des postes de responsabilités brisant ainsi l’équilibre et l’équité prescrits par les Chefs d’Etats. Il est également reproché à cet ancien Premier Ministre du Gabon la malversation financière. Selon les mêmes sources, Daniel Ona Ondo nourrit des ambitions jugées démesurées. Il est aussi reproché à Daniel Ona Ondo de briller par le laxisme et l’inertie dans la gestion de la commission de la Cemac. Pas de projet d’envergure mené par la commission, pas de publication de référence, pas de grande réalisation ni sur le plan de l’intégration régionale, ni sur l’amélioration des conditions de vie des populations de la communauté.
Réfractaire à la discussion et au travail d’équipe, renseigne-t-on davantage, le Président de la commission de la Cemac est également accusé d’être en désaccord total avec tous les commissaires avec qui il est pourtant sensé travailler, pour impulser les projets de développement. C’est une ambiance délétère et insoutenable, fait-on savoir, qui règne à la commission de la Cemac, où le personnel attend impatiemment le départ de celui qu’il qualifie de bourreau. Comment comprendre qu’à moins de quatre ans, le Président de la commission de la Cemac a déjà changé trois Directeurs de Cabinet (Dircab)? Le premier, Pierre Célestin Meye Bika, haut fonctionnaire gabonais pourtant disposé à faire avancer la dynamique communautaire, a été purement et simplement écarté pour son franc-parler et ses récurrentes observations sur la gestion à la petite semaine de son ex-patron. Le deuxième, Dircab, Professeur d’universités, a été contraint à la démission, rapporte-t-on, parce qu’il n’a pas pu supporter l’insolence, le mépris et l’humiliation que lui ont fait subir les proches du Président de la commission. Les regards sont désormais tournés vers la Conférence des Chefs d’Etats de la Cemac, qui, seule, a le pouvoir de mettre fin à l’imposture de l’actuel président de cette institution et choisir un profil plus adapté, capable de redorer son blason.
Koyok DIKO’O