C’est le constat que fait le ministre de la Justice au cours de la réunion interministérielle de l’évaluation de la riposte face à la pandémie qui a eu lieu le 25 mars dernier à Yaoundé.
Le 25 mars 2021 s’est tenu la réunion hebdomadaire du Comité interministériel chargé de l’évaluation, du suivi, de la mise en œuvre de la stratégie de riposte du gouvernement contre la covid-19. Cette réunion était présidée par le premier ministre, Chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute a présidé dans ses services, le La gestion de la pandémie de Covid-19 dans les milieux carcéraux était le point principal à l’ordre du jour. En effet, apostrophé, le ministre d’Etat, ministre de la Justice garde des sceaux, Laurent Esso a fait l’état des lieux des pénitenciers. Selon le patron du Minjustice, « La situation de la pandémie reste particulièrement suivie. Dans les prisons du Cameroun, les internés sont conscients de la possibilité pour eux de se faire contaminer plus que, bon nombre de personnes en liberté dans nos villes et villages ». Il a ajouté que les statistiques issues de 21 des 70 prisons que compte le pays révèlent que sur un total de 699 cas détestés positifs à la covid-19, 225 cas sont en cours de traitement et 2 décès. Un bilan plutôt satisfaisant lorsqu’on sait qu’il s’agit des personnes privées de liberté.
Toutefois, Laurent Esso, parlant des cas de décès a souligné que « Les deux décès enregistrés sont survenus au cours du transfert des patients dans les centres spécialisés de prise en charge ». Du fait de leur privation de liberté, il est assez difficile de respecter la distanciation physique. Autre facteur qui explique ces décès, c’est la surpopulation carcérale, un fait qui ne facilite pas le respect des différentes mesures de ripostes contre la pandémie édictées par le gouvernement. C’est donc conscient de la situation que le garde des sceaux a tenu à faire savoir au Premier ministre et autres membres du gouvernement que : « le ministère de la Justice fait de son mieux pour que les gestes barrières soient respectés, évidemment à l’exception de la distanciation physique, qui est difficile dans un cas de surpopulation carcérale. En dehors de ces mesures, les corvées extérieures ont été suspendu, les visites ont été limitées et aussi, les activités socio- cultures ont également été suspendu », tant de dispositions prises par le Minjustice- ministère de la justice afin de limiter considérablement les contaminations a attesté Laurent Esso.
Il faut rappeler qu’au Cameroun, des prisons telles que celles des régions du Centre ou du Littoral présentent des taux d’occupation de 193 et 299%. Selon la carte sanitaire des pénitenciers camerounais, un médecin y couvre une population de 1 383 détenus. L’apparition du coronavirus fait donc de ces établissements des espaces de propagation propices, d’autant que certains gestes barrières prévus dans le plan de lutte du gouvernement ne peuvent y être pris en compte. C’est le cas de l’usage du gel hydro alcoolique, interdit en milieu carcéral car contenant de l’alcool.
Ernesthine BIKOLA