Le Ministre de la Santé Publique, le Dr Manaouda Malachie, au cours du point de presse donné le 04 octobre 2023 faisant une évaluation de la couverture Santé universelle est revenu sur la nécessité d’assainir la carte sanitaire au pays.
La carte sanitaire est un outil de travail très important dans l’offre des soins. C’est un rapport qui dresse un état des lieux détaillé du secteur hospitalier, avec un inventaire qui couvre les ressources structurelles et humaines et leur organisation, ainsi que le relevé des activités et taux d’utilisation de ces structures. Pour cela, elle doit faire l’objet d’un bon afin de garantir la bonne santé des populations clé de voute du développement. C’est ainsi que le 04 octobre 2023, le Ministre de la Santé Publique (Minsanté), Dr Manaouda Malachie a au cours d’un point de presse relevé le nombre de personnes déjà enrôlé à la couverture santé universelle (Csu) au Cameroun. Il s’agit d’un million six cent quatre-vingt-quatre mille sept cent vingt (1684 720) personnes pré-enrôlées et exactement un million cinquante-deux mille huit cent quarante-neuf (1 052 849) personnes définitivement enrôlées.
En effet, c’est dans le cadre de l’évolution de la mise en œuvre de la Csu et de l’assainissement de la Carte Sanitaire que ces chiffres ont été déclinés. De ces chiffres, il ressort que 98% de patients souffrant d’insuffisance rénale réalisent leur séance d’hémodialyse contre une contribution annuelle de 15 000 Fcfa seulement. Ce qui leur permet d’épargner 505 milles fcfa. Aussi, la liste des irrégularités observées dans certaines formations sanitaires à la suite de nombreuses descentes des équipes du Minsanté sur le terrain sous la présidence du chef de ce département ministériel est grande. Entre absence de documents administratifs tels que les actes de création et/ ou d’ouverture, le non-respect de l’offre des soins et services initialement sollicité, l’utilisation d’un personnel de santé non qualifié, un plateau technique funeste qui présente des salles d’accouchement et d’opération hors normes, la prolifération des faux diplômes de certains médecins et infirmiers, autant de carences qui ont pour conséquences directes, les décès des patients ayant été dans certains cas détourné ou maltraité des fosa-formations sanitaires. C’est donc pour pallier à ce problème qu’un assainissement s’impose. Cet assainissement passe par le recensement dans chaque District de santé, des fosa privées, afin d’examiner les actes administratifs et les plateaux techniques.
Toutefois, au cours de cette rencontre qui a permis de faire le point sur l’évaluation de la mise en œuvre de la Csu et de l’assainissement de la Carte Sanitaire, le Dr Manaouda Malachie a interpellé tous les acteurs de la matérialisation de ce projet, à jouer, chacun son rôle, de manière efficiente, sans chevauchement, ni défiance. Il s’agit notamment de la Cellule Technique Nationale, les Cellules Techniques Régionales, les Fonds Régionaux de Promotion de la Santé, les Districts de Santé, et les Formations Sanitaires. En l’état actuel, la carte sanitaire du Cameroun se présente de la manière suivante : deux cents districts de santé ; sept fosa de premier catégorie ; treize de deuxième catégorie ; dix-neuf fosa de troisième catégorie et un peu plus de trois milles fosa publiques de la quatrième à la sixième catégorie.
A titre de rappel, la Csu est un nouveau mécanisme de soins, prescrit par le Président de la République Son Excellence Paul BIYA, et dont l’implémentation a été lancée en avril 2023 dans la Région de l’Est. L’objectif recherché est d’offrir à tous les Camerounais sans distinction de sexe, des soins de qualité à moindre coût. La Csu est articulée autour d’un panier de soin bien défini, couvrant les aspects préventifs, promotionnels et curatifs. Elle a pour cibles les enfants de moins de 5 ans pour le traitement du paludisme simple et grave, les femmes enceintes et leur nouveau -né jusqu’à 42 jours de vie, et les personnes souffrant de certaines pathologies spécifiques telles que l’insuffisance rénale, le VIH, la Tuberculose. Aussi, pour atteindre ces objectifs, une synergie d’actions est impérieuse a martelé le Minsanté, « son succès sera non seulement bénéfique pour les populations, mais il sera à mettre à l’actif de chaque acteur, chaque maillon de la chaîne. Nous nous considérons donc comme des soldats en mission ». Et de renchérir que chacun de nous peut et doit être un acteur de la transformation de notre système de santé, un pionnier, une réforme bénéfique à l’ensemble de la population camerounaise.
Ernesthine BIKOLA