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Corridor Yaoundé-Brazzaville : ce qui va changer dans la vie des populations du Cameroun et du Congo

Le Ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a procédé, le 22 décembre 2021, à l’inauguration et à la mise en service des chaînons camerounais du Corridor Sangmélima-Ouesso, sur fond de nombreux espoirs socioéconomiques.

Les principales activités des populations de Sangmélima à Ntam sont l’agriculture, la chasse et la pêche. L’agriculture de type traditionnel sert d’abord à la subsistance, avec comme cultures vivrières dominantes le manioc, l’arachide, le concombre et le bananier. Les cultures se font sur de petites surfaces dispersées, à l’aide d’outils rudimentaires. Les cultures de rente sont surtout représentées par les plantations de  cacaoyer, et par de jeunes palmeraies aperçues çà et là.  L’élevage demeure peu développé et reste de type  traditionnel et familial, avec des effectifs limités de petit bétail de caprins, ovins et porcins, et de volailles entretenus pour la consommation familiale, les cérémonies à caractère religieux et symbolique ou encore les dons. En effet, les populations locales ont plutôt l’habitude de se pourvoir en protéines animales par la chasse et la pêche aux dépens des ressources fauniques des forêts environnantes.

Impact de la route sur la vie socio-économique

En phase d’exploitation, les bénéfices du projet pour les usagers et la population concernent l’amélioration de l’état de la route, la diminution des risques d’accidents ; l’accès aux infrastructures de santé, d’éducation et de développement  divers (marchés, eau, etc.) ; l’approvisionnement des villages  situés le long de l’itinéraire, ce qui améliorera les conditions de  vie ; l’amélioration des conditions sanitaires; la facilitation de l’écoulement des productions traditionnelles de la ZIP (agricoles, produits de pêche, artisanat, biens produits par les GIC féminins) dans les agglomérations entraînera un  développement des productions locales, qui évolueront à travers la prise en compte par les agriculteurs, de l’impact des changements climatiques ; la revalorisation des prix offerts aux producteurs par la baisse des coûts de transport liée à la meilleure préservation de l’état mécanique des véhicules de transport, la réduction des risques de mévente, l’élimination  presque complète des pertes et avaries de récoltes et les  besoins en main d’œuvre des travaux de cantonnage pour  l’entretien de la route, vont améliorer les revenus des villageois de la ZIP ; l’apparition de possibilité d’investissement dans des secteurs nouveaux (tourisme, culture), l’accès facilité pour les promoteurs intéressés à investir dans la région du Sud afin d’y créer des micro-entreprises (transport, transformation de produits agricoles, piscicoles, écotourisme et activités induites en matière d’hébergement et de restauration) va élargir l’éventail des activités socio-économiques dans la ZIP ;  l’amélioration des conditions du déploiement des enseignants  vers les zones les plus reculées accroîtra leur motivation à y  prodiguer un enseignement de qualité, et l’amélioration des  conditions de trajet des enfants les encouragera à améliorer leur rendement scolaire : tout ceci se traduira à terme, par une augmentation du taux de scolarisation à tous les niveaux. Le  projet constituera ainsi un levier stratégique pour l’amélioration des conditions de vie des populations cette partie de la région du Sud, et pour la réduction de la pauvreté au niveau des ménages les plus démunis.

Bertrand TJANI (Envoyé spécial à Ntam)

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