La vidéo mettant en scène des policiers torturant un civil vient mettre au goût du jour des relations tendues entre ces deux entités, au point de se demander jusqu’où ira la mise en garde du Minat.
La récurrence des actes de violence exercés sur les policiers, les militaires par les civils en mondovision avait fait sortir le Ministre de l’administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji. Dans sa rencontre avec la presse, le patron de l’administration territoriale brandissait les arguments de droit qui interdisent à un civil d’exercer la violence sur un policier, un militaire qui arbore les armoiries de la République.
Cette mise en garde du Minat à l’endroit de tous les civils camerounais relativement à ce qu’on pouvait appeler la banalisation de l’Etat du Cameroun arrivait à point nommé. D’où l’approbation de l’écrasante majorité des camerounais qui étaient outrés de voir de telles images qui faisaient le tour de la toile. Ces multiples scènes déshonorantes qui tendaient à se banaliser au regard de leur occurrence trahissaient un désamour entre les civils et les hommes en tenue. D’aucuns laissaient entendre que certains camerounais n’ont plus aucun respect pour la tenue. Alors que certains soutenaient mordicus que, ce sont les agissements de certains éléments des forces de polices ou militaires qui conduisent souvent à ces actes malheureux qui ternissent l’image du pays.
Néanmoins, la vidéo de plusieurs policiers torturant un civil à l’aide d’une machette qui fait le tour des réseaux sociaux continue d’alimenter le débat sur l’ensauvagement généralisé de la société camerounaise. D’un côté, beaucoup condamne l’acte de ces policiers qui n’avaient pas besoin de cette mauvaise publicité surtout au moment où le Minat vient de faire une sortie qui appelle tous les civils au respect des individus qui arborent une tenue. Selon certains observateurs, cette vidéo risque de révolter d’autres civils qui peuvent se laisser aller à leur tour à des exactions sur des hommes de rang. Le communiqué du délégué général à la sûreté nationale qui indique que les policiers identifiés dans cette vidéo « répondront de leurs actes devant les instances judiciaires et disciplinaires », vient rappeler à la mémoire collective l’importance du respect des droits de l’homme.
Dans le but de rendre les relations saines entre les civils et les hommes en tenue, il faut que l’Etat du Cameroun commence réellement à inculquer à tous ses citoyens des notions cardinales de civisme afin d’éviter des abus de part et d’autres. Il faut le souligner, chaque citoyen, peu importe son rang social a ses droits et ses devoirs et doit s’en tenir à cela pour éviter des actes qui salissent la réputation du Cameroun.
Emmanuel Mvele