Ce projet majeur de désenclavement du Nord du Cameroun et du Tchad va engendrer des effets positifs immédiats sur l’économie locale et à long terme, des effets hautement structurants et bénéfiques pour la zone d’étude. C’est ce qui ressort de la table-ronde des investisseurs, organisée, le 14 juin 2024 à Yaoundé, par la Commission ferroviaire Cameroun-Tchad, coprésidée respectivement par le Ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè, et le Ministre du Commerce et de l’Industrie, Mathieu Guibolo Fanga.
En phase de construction, le projet va créer des opportunités d’emplois en particulier pour une main-d’œuvre non qualifiée issue des communautés locales ; augmenter les échanges avec les travailleurs de la construction du projet, qui constitueront un marché pour divers biens et services. Ce qui créera plusieurs opportunités commerciales pour les petits commerçants et les productions des communautés locales.
Ce projet charrie également des opportunités commerciales dans le domaine de la fourniture de matériaux et de services d’utilité publique. Ce qui augmentera le chiffre d’affaires des entreprises locales, situées le long du corridor du projet.
En Phase d’exploitation, il y aura amélioration de l’efficacité du transport des personnes et des marchandises, précisément un meilleur écoulement de la production locale, des échanges internes et entre les pays, lesquels seront facilités le long du corridor ; l’attraction de nouveaux investisseurs dans la région : la voie ferrée facilitera l’accessibilité à l’ensemble de la région, ce qui attirera les investisseurs et les commerçants. La valeur foncière des propriétés situées à proximité de la ligne ferroviaire est également susceptible d’augmenter.
Il est aussi envisagé l’amélioration du commerce : les échanges en provenance, à l’intérieur et à destination de différentes zones augmenteront. Les zones de production seront reliées aux zones de consommation et aux zones industrielles ; l’amélioration de la prestation de services : amélioration à long terme de l’accès aux services sociaux pour l’ensemble du territoire desservi. L’analyse économique prend en compte d’autres bénéfices économiques qui seraient générés par le projet.
Avantages directs : le transport ferroviaire offre des économies d’échelle pour le transport de marchandises. De ce fait, le nouveau chemin de fer devrait attirer du trafic actuellement transporté par d’autres modes/corridors de transport, en raison des avantages qu’il offre pour le transport ferroviaire.
La réduction du coût du transport grâce à la nouvelle liaison ferroviaire va attirer une part du trafic existant et créer une demande additionnelle, tout en procurant un avantage aux consommateurs.
Avantages indirects : la sécurité routière est une préoccupation majeure dans toute la région. Un projet ferroviaire propose d’enlever un grand nombre de camion des routes et, de ce fait, il présente potentiellement des gains importants pour la société.
Avantages pour l’environnement : l’un des avantages d’un système ferroviaire par rapport au transport routier est la réduction des émissions de polluants atmosphériques localisés (monoxyde de carbone, hydrocarbures, particules et oxydes d’azote, par exemple) et des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Réduction entretien routier : les économies de coûts d’infrastructure représentent les économies de coûts d’entretien associées à la réduction des déplacements de véhicules sur le réseau routier. Ces économies sont le résultat direct de la réduction des Vkt par type de véhicule.
Avantages économiques plus large : le projet ferroviaire engendre d’autres avantages économiques plus larges. Il devrait par exemple produire des conséquences positives sur le marché du travail.
Bertrand TJANI