Le Président de la République, l’imperium de la loi et l’ordre suggestif du Grand Dialogue National…Cogitations sur le Cameroun tel qu’il vient !
Que veut le peuple ? Que prévoit la loi ? Que peut le Prince ?
Questions essentielles, au centre du débat socio-politique depuis la nuit des temps. Questions aujourd’hui fondamentales, pour l’avenir et le devenir du Cameroun ! Questions, plus que jamais de préoccupation nationale. Avec, d’une part, les nombreuses attentes du peuple souverain. Le peuple du Cameroun, suspendu qu’il est, à la moindre respiration du sommet de l’ordre gouvernant, à l’agir et à la grande science de son Élu. Science, connue et reconnue. Son Élu, seul dépositaire de la pleine légitimité et de la totale légalité, pour donner le ton et du sens à la vie de la Nation. Et, d’autre part, le plénipotentiaire du peuple camerounais lui-même, en ces instants, pour lui, de grande réflexion, et sur les actes régaliens d’importance Étatique, devant être posés, et sur les orientations susceptibles d’être données, à l’effet de tonifier et de poursuivre l’apaisement du climat social, si heureusement initié, et conduit par ses très hauts soins. Et, surtout, sur les réponses concrètes, palpables et pratiques, à apporter à la Nation tout entière, à l’aune des recommandations du Grand Dialogue National.
Que veut le peuple ?
La réponse du peuple a été articulée en une Résolution unanime et historique, issue des huit Commissions du Grand Dialogue National, et en plusieurs Recommandations d’importance, le tout, transmis au Chef de la Nation, par le Chef du Gouvernement. C’est que, l’ensemble des observateurs nationaux et internationaux, Éditorialistes de tous bords, Chroniqueurs et Analystes socio-politiques, toutes chapelles confondues, Experts de haut vol, Reporters et autres Historiens de l’instant, ou Historiens de tous les coins, tous, les uns et les autres, avec technicité, art et talent, ont rapporté au monde entier ( selon les genres et les courants scientifiques usités), les résultats du Grand Dialogue National (GND), ces assises mémorables, organisées au Palais des Congrès de Yaoundé, à l’initiative du Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Paul Biya, et placées sous la Présidence du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Son Excellence Joseph Dion Ngute, du 30 Septembre au 04 Octobre 2019; Mais, à y voir de près, sans suffisamment mettre en vitrine, la Grande Résolution à l’unanimité des participants : ” Le Cameroun est Un, il doit rester Uni et Indivisible ! ”
Cette résolution majeure, consignée dans les recommandations du GDN, par le Secrétariat Technique lui-même, parce que non négociable, et ne devant, ni ne pouvant, être soumise à quelque autre examen, mérite d’être retirée du tableau des recommandations, pour tenir toute sa place, et figurer ainsi dans un espace de convergence absolue, entre le peuple camerounais et le Chef qu’il s’est souverainement donné le 07 octobre 2018, S. E. Paul Biya!
Les participants au GDN, par cette unanimité au sujet de l’indivisibilité du Cameroun, ont réaffirmé l’attente principale du peuple camerounais, qui rencontre le ferme engagement du Président réélu, ”à veiller, de toute son énergie et de toute son expérience, à ce que le Cameroun, reste Un, Uni et Indivisible !”
Le peuple demande donc au Chef de l’Etat, de tout mettre en œuvre pour tenir sauf, cet engagement pour une cause au sacré inaliénable.
Le peuple, dans sa relation et son contrat de confiance avec son Élu, et au regard de la densité des recommandations sorties du GDN, attend du Président de la République, monts et merveilles, rythme et tempo, autant dire, les gestes et les actes qu’il faut, dans la priorisation naturelle et souveraine des réponses devant être apportées aux susdites recommandations !
La tenue des élections législatives et municipales face à l’imperium de la loi…Ce que je crois
Il convient, à brûle pourpoint, de noter que quelques acteurs socio-politiques se sont prononcés, relativement à la prorogation ou non desdits scrutins.
Pour ma part, il est clair qu’en m’immergeant dans les dispositions constitutionnelles pertinentes en la matière, notamment, l’article 15, en son alinéa 4, qui donne un privilège exclusif au Président de la République, d’apprécier l’ampleur d’une situation de crise traversée par le pays, et conséquemment, de se déterminer utilement, pour faire prolonger ou abréger le mandat des Députés, autant que l’exige le retour à la vie normale. Je cite : Article 5, alinéa (4) (nouveau ) : “En cas de crise grave ou lorsque les circonstances l’exigent, le Président de la République peut, après consultation du Président du Conseil Constitutionnel et des Bureaux de l’Assemblée Nationale et du Sénat, demander à l’Assemblée Nationale de décider par une loi, de proroger ou d’abréger son mandat (…).”
A contrario, s’agissant du mandat des Conseillers Municipaux, deux fois déjà prorogé, soit de douze (12) mois, en 2018, et ce, à compter du 15 octobre de ladite année, et, une deuxième fois, en 2019, pour une échéance finale fixée au 29 février 2020; au regard de l’esprit et la lettre de la loi, cela fera, tout calcul fait : 16 mois et 14 jours de prorogation, au 29 février 2020.
En revisitant l’article 170 du Code Électoral, une indication est notable : “La prorogation du mandat des Conseillers Municipaux ne peut excéder 18 mois”…C’est dire, qu’au 29 février 2020, il restera, en simple soustraction mathématique, 18 – 16,5 = 1,5, soit : un mois et deux semaines de prorogation possible de notre mandat, mes pairs Conseillers Municipaux et moi-même.
Mon avis
Ce que je crois, c’est que la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, est certes sous contrôle, mais, sans le moindre risque de me tromper, ”les circonstances exigent” que le Président de la République, prenne du recul nécessaire pour adresser les diverses questions liées aux réponses à apporter aux recommandations du Grand Dialogue National, subséquentes et conséquentes aux diverses pistes, de solutions de sortie de crise définitive, explorées lors du GDN.
Du temps, il en faut minimalement au Chef de l’Etat, après ces assises historiques, pour acter efficacement la thérapie de sortie de crise adoptée à l’occasion. Fusse – t – il pour un mois et demi.
Mon avis, dès lors, est de suggérer à qui de droit, de bien vouloir apprécier la possibilité de proroger d’un mois et demi, le mandat des Conseillers Municipaux, dans le respect stricto sensus de la loi, corrélativement à cela, de faire proroger le mandat des Députés, de quatre (04) semaines, soit jusqu’au mois de janvier 2020. Ceteris paribus, toutes choses restant égales par ailleurs, mon adhésion à la prorogation du double scrutin législatif et municipal, pour la fin du mois de Mars 2019, est donc clairement soulignée, par la présente !
Le corps électoral serait dès lors, convoqué à la fin du mois de Décembre 2019, dans l’absolue observance des dispositions légales, notamment, l’article 5 (4) de la Constitution du Cameroun, sus-indiqué. Et, je cite la fin de cet article de la loi fondamentale (la première partie étant déjà, plus haut mentionnée) : ” (…) Dans ce cas, l’élection d’une nouvelle Assemblée a lieu quarante (40) jours au moins et cent vingt jours au plus, après l’expiration du délai de prorogation ou d’abrègement de mandat.”
Que peut le Prince ?
Il tient entre ses mains, uniquement et essentiellement, toutes les cartes à lui transmises par son peuple. De ce peuple, le Président de la République en attend une sincérité dans l’agir post – dialogue ! Toutes les forces positives et constructives de la Nation, doivent rester dans la remarquable dynamique du Grand Dialogue National !
La situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, doit être et demeurer une affaire de toutes les Camerounaises et de tous les Camerounais épris de paix, de justice et d’harmonie.
Tous, nous devons rester à l’écoute du Chef de la Nation, en vue de répondre promptement en temps et en heure, à chacun de ses appels pour que vive la Patrie, que vive le Cameroun uni, un et indivisible ! Nos Forces de Défense et de Sécurité, doivent bénéficier du soutien de la Nation tout entière… Le soutien de nous tous, qui avons à cœur, la force et la grandeur de la République !
Mais, que peut donc le Prince ? (Post-scriptum)
Oh le Prince, il peut tout faire, il doit tout faire ! Son peuple, dans une écrasante majorité, lui apporte un plein soutien, affectif, attachant, vif et ardent ! Mais, si le Prince ne peut, qui d’autre le pourrait ?
Charles Atangana Manda,
Conseiller Municipal, Chef Traditionnel, Chevalier de l’Ordre National de la Valeur, Chef de la Division de l’Observatoire des Médias et de l’Opinion Publique (Mincom)