Après la distribution des primes de qualité aux meilleurs producteurs du cacao de mars à avril 2021, pour le compte de la campagne 2017-2018, le Ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, avait promis de redescendre sur le terrain, pour celles de 2018-2019 et 2019-2020. Que non !
« Après la dernière étape par Mfou, le 28 avril prochain dans le département de la Mefou et Afamba, région du Centre, le Comité chargé du suivi et du paiement de la prime de la qualité au producteur se remettra immédiatement au travail, pour procéder au calcul de la prime pour les campagnes 2018-2019 et 2019-2020 ». Telle est la déclaration du Ministre du Commerce dans l’ensemble des bassins de production du cacao, où il avait procédé de mars à avril 2021 à la distribution des primes de qualité aux meilleurs cacaoculteurs du Cameroun. Pour être précis, Luc Magloire Mbarga Atangana avait annoncé son retour au mois de juillet 2021. Rendu en septembre de l’année en cours, constatent désolément les planteurs, pas l’ombre du ministre n’est aperçu nulle part pour la cause. Du coup, des interrogations n’en finissent plus de tarauder les esprits vifs, qui estiment que le membre du gouvernement n’a pas pris la pleine mesure de sa promesse. Tensions de trésorerie, effets pervers de la crise socio sécuritaire en régions dites anglophones, inertie du comité de pilotage du projet ? Bien prétentieux qui y répondrait. Toujours est-il que la volonté affichée du Président de la république, Paul Biya, d’améliorer non seulement les conditions de vie des cultivateurs du cacao, mais également de susciter la saine émulation pour un cacao de qualité, est mise à rude épreuve au Ministère du Commerce, pour le compte de ces autres campagnes.
Exigence de la qualité
Dans chaque étape, faut-il le rappeler, le Ministre du Commerce avait tenu à relever les exigences de la nouvelle donne de production du cacao. « La qualité est désormais une exigence du marché. Cette exigence aura valeur de contrainte dans les années à venir, sinon votre cacao ne trouvera plus d’acheteurs sur le marché. Cette exigence s’étend également à l’interdiction du travail des enfants dans les cacaoyères, l’intégration des femmes et des jeunes dans cette activité, ainsi qu’à l’interdiction de la destruction des forêts pour créer des nouvelles plantations ».
La réduction de moitié du montant de la redevance à l’exportation, soit 75 Fcfa/kg, au lieu de 150, l’accélération et le renforcement de la campagne de construction des centres d’excellence de traitement post-récolte du cacao, l’instauration d’une prime de qualité au producteur adossée sur la mise en marché d’un cacao de Grade 1 constituent les principales mesures gouvernementales, pour booster la production. Il faut rappeler que l’opération avait été lancée, le 23 mars 2021 dans le département du Mbam et Inoubou.
Bertrand TJANI