Le ministre des Transports a commis, le 20 mars 2020, une lettre circulaire à travers laquelle il interdit aux équipes de prévention routière d’extorquer de l’argent aux usagers de la route.
A travers cette lettre, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè dénonce les dérives auxquelles se livrent les équipes de prévention routière. « Mon attention a été appelée sur les multiples exactions dont se rendent coupables les équipes de prévention routière déployées sur les principaux axes routiers du territoire national, en totale méconnaissance des dispositions législatives et réglementaires, ainsi que de la lettre et de l’esprit de mes instructions en rapport avec cette activité.
En effet, il revient au ministre des Transports « ces équipes, d’une part, se déploient généralement sans mandat de mission formel et intègrent souvent en leur sein des personnes sans lien avec le ministère des Transports, ou des personnels qui n’ont pas été dûment commis, et d’autre part, se livrent à des actes manifestement graves, notamment : les contrôles clandestins, y compris les jours non ouvrables ; l’exigence des pièces et des titres échappant à la compétence du ministère des Transports ; la perception non autorisée des sommes d’argent présumées correspondre aux amendes relatives aux infractions constatées », a indiqué Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè. Selon le Mint, « de tels errements, qui ont tendance à se généraliser, non seulement sont source d’abus intolérables contre les usagers de la route et affectent négativement la politique ministérielle de lutte contre la corruption, mais également avilissent considérablement l’image de marque du ministère des Transports au sein de l’opinion publique », regrette le Mint. Aussi, fait-il savoir que « ces manquements ne sauraient en conséquence, sous aucun prétexte, être tolérées dans une administration qui se veut sérieuse et responsable ».
Afin de lui permettre de mettre un terme définitif à cette fâcheuse situation, tout en rappelant ces équipes à l’ordre, le patron des transports « demande aux personnels concernés, ainsi qu’aux responsables sous l’autorité desquels ils sont directement placés, de se conformer, dorénavant, aux dispositions légales et réglementaires qui encadrent les conditions dans lesquelles les actions de préventions et de sécurité routières, qui sont du ressort du ministère des Transports, doivent être conduites ». En tout état de cause, tout en prescrivant de s’en tenir au caractère spécial de leur compétence et qu’un accent particulier soit mis sur les cations de sensibilisation et de pédagogie, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè demande aux différents intervenants, même dans l’hypothèse où un contrôle a donné lieu à la constatation d’une infraction, de s’abstenir de réclamer et a fortiori de percevoir, à quelque titre que ce soit, des sommes d’argent de la part des usagers. « Je sanctionnerai sans état d’âme la moindre violation portée à ma connaissance », a mis en garde le ministre.
Bertrand TJANI