Le Conseil camerounais de la communication adresse une alerte rouge à RFI, France 24 et LCI. Motif : couverture « biaisée » des élections. Le ton est sérieux, mais la scène a des airs de déjà-vu.
C’est une leçon de journalisme à distance qu’a dispensée le Conseil national de la communication (CNC) ce 29 octobre. Son président, Joseph Chebongkeng Kalabubsu, ex de la CRTV, a sorti la grosse artillerie verbale contre les médias français RFI, France 24 et LCI.
Accusés ? D’avoir couvert les résultats de la présidentielle du 12 octobre avec un « traitement biaisé et inapproprié ». Le CNC détaille : investigation insuffisante, déséquilibre manifeste, et même des « intrusions inacceptables » dans la vie privée des autorités. En clair, les chaînes françaises auraient fait dans le sensationnel plus que dans le factuel.
Le Conseil rappelle, pour ceux qui l’auraient oublié, qu’au Cameroun, c’est le Conseil constitutionnel qui a le dernier mot sur les résultats électoraux. Et ses décisions, on ne les discute pas. Un petit rappel à l’ordre qui sent bon le « sachez que vous êtes sur un territoire où l’on maîtrise nos propres règles ».
Le message est clair : terminé les écarts de langage, sous peine de mesures appropriées. Le CNC se dit « pleinement vigilant » et prêt à agir pour préserver la paix sociale. Une façon élégante de dire que les médias étrangers sont priés de jouer le jeu… ou de se taire.
Gérald Nyatte
