C’était à la faveur de la rencontre des élites de cette région, le 22 janvier 2022 à Maroua.
« En ma qualité de fils de cette communauté, d’éducateur de la jeunesse et de promoteur du civisme, je me sens dans l’obligation de nous interpeller. N’oublions pas, nous sommes tous frères, fils et filles d’un même père, peut-être de mères différentes », a clamé le Ministre de la Jeunesse et de l’Education Civique (Minjec), Mounouna Foutsou, lors de la rencontre du 22 janvier 2022 à Maroua. Une interpellation qui invite tous les élites et fils de l’Extrême-nord à se mettre ensemble face aux crises qui minent la région. La dernière en liste serait la crise dans le Logone et Chari. Le Minjec avait à cet effet dans les réseaux sociaux publié un message dans lequel il rappelait certains faits historiques et socioculturels qui condamnent les communautés sœurs en conflit à toujours vivre ensemble, et surtout appelant à l’apaisement et surtout à la réconciliation. « Très chers frères Arabes, Mousgoums, Massas… J’adresse d’abord mes sincères condoléances à toutes les familles des victimes du conflit qui défraie les chroniques ces derniers jours. Aux blessés, je souhaite un prompt rétablissement.
Que de mort d’hommes! Que des dégâts matériels! Que de coups de fils reçus ! Que d’inquiétudes ! Que d’avenir des jeunes gâché!… Aussi, en ma qualité de fils de cette communauté, d’éducateur de la jeunesse et de promoteur du civisme, je me sens dans l’obligation de nous interpeller. N’oublions pas, nous sommes tous frères, fils et filles d’un même père, peut-être de mères différentes.
D’ailleurs, dans le cas du Logone et Chari, Mousgoums, Massas, Kotokos… tous ne parlent-ils pas la langue Arabe? N’est-ce pas une marque d’identité culturelle commune à ces peuples ? Combien de siècles de vie commune ? Nous sommes appelés à continuer à partager nos espaces de vie commune, Dieu en a décidé ainsi !
Allons plutôt puiser dans nos valeurs ancestrales, afin de trouver des solutions au conflit qui nous cause plus de tort aujourd’hui. Oui, où est passé notre amour du prochain ? Il me souvient bien que chez l’homme Massa par exemple, tout étranger rencontré sur son chemin est appelé BANANNA (mon ami), terme devenu un nom de baptême des Massa et mêmes de toutes les communautés voisines, signe d’amitié et de vivre ensemble amical. C’est dans ce climat d’amitié, de fraternité que nous vivions tous durant ces siècles de vie commune. Évidemment, les écueils entre frères n’ont pas manqué mais toujours résolus en famille, sur le principe bien connu de: « qui blesse son frère soigne ses blessures » et la communauté organise le repas de la réconciliation et de la communion fraternelle », indiquait le ministre dans son message. C’est dire que le Minjec attirait l’attention des Communautés du Logone et Chari sur leurs liens de fraternité séculaires et le partage d’un patrimoine unificateur qu’est notamment la langue arabe comprise et parlée par presque tous.
Le Ministre Mounouna Foutsou a également crié pour un retour à la paix dans la région. « Loin d’un discours, c’est un cri du cœur que je lance en direction de tous les acteurs pour un retour à la paix. Elle n’a pas de prix. Sans la paix, il y a rien de possible. La paix est à nos communautés, à notre pays, ce que la santé est à notre organisme. Soyons tous mendiants de la paix comme nous l’a toujours recommandé le Président de la République, Chef de l’Etat, Paul Biya, qui est d’ailleurs toujours à notre écoute, ne l’oublions pas. Exprimons-lui nos préoccupations éventuelles, plutôt que de vouloir les résoudre par la violence fratricide, meurtrière et destructrice pour tous.
Que Dieu apaise les cœurs de tous, dans sa paix et sa miséricorde, qu’il bénisse notre cher et beau pays le Cameroun ! ».
Ernesthine BIKOLA