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Cameroun : le Ministre des Transports sonne la fin des accidents sur les routes

Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè a donné une communication spéciale relative à la recrudescence des accidents de la circulation hier, 10 août 2021, à Yaoundé.

C’est sous un ton grave que le Ministre camerounais des Transports s’est adressé hier, 10 août 2021 à Yaoundé, aux promoteurs des compagnies de transport routier interurbain de personnes, présidents nationaux des organisations socioprofessionnels des utilisateurs de la route, représentants des organisations socioprofessionnelles du secteur des transports routiers de marchandises, et aux représentants de l’association des consommateurs. Suite à la recrudescence des accidents de la circulation sur les routes nationales, malgré la campagne spéciale de renforcement des mesures de sécurité routière lancée depuis le 07 juin 2021. Après avoir demandé à observer une minute de silence en mémoire des victimes des graves accidents de la circulation routière survenus du 04 au 05 août 2021 respectivement dans les arrondissements de MAKENENE, d’AWAE et de BATCHENGA, impliquant les compagnies « CHARTER EXPRESS », « AVENIR DE LA KADEY » et « SOLIDARITE PLUS VOYAGES », et dont le lourd bilan, estimé à date à 40 morts, le Ministre des Transports a passé en revue les accidents des 19 et 21 juin 2021 survenus à la falaise de Dschang et dans la localité de Tonga, impliquant respectivement les compagnies « GENERAL EXPRESS Voyages » et « CHARTER EXPRESS Voyages », où l’on a enregistré 03 pertes en vies humaines.  

« Nous observons de manière grandissante les dérives comportementales de vos chauffeurs sur les différents axes routiers du territoire national et les conséquences y afférentes en matière d’accidents de la circulation routière. A titre d’illustration de ces dérives, nous relevons par exemple le cas d’OUSSOUMANOU SHEHOU, chauffeur de la compagnie « NATIONAL VOYAGES » dont la vidéo a créé l’émoi sur les réseaux sociaux, où il s’adonnait à des pratiques contraires au code de conduite : étant au téléphone, son pied gauche posé sur l’habitacle supérieur du bus et trainant ainsi 71 vies humaines par le biais unique de sa main et de sa jambe droites », s’est indigné le ministre, avant d’indiquer que de telles situations laissent penser que les promoteurs, particulièrement, ont complètement perdu tout contrôle sur leurs chauffeurs, pour la recherche du profit absolu.

« Les cas comme celui du chauffeur OUSSOUMANOU sont légions et traduisent littéralement le non-respect des directives que nous nous sommes engagés à prendre au sortir de la réunion du 14 janvier 2021 notamment, la prescription du respect scrupuleux des règles de circulation routière aux chauffeurs à travers une clause contractuelle en bonne et due forme », a regretté le ministre.

« Par ailleurs, il m’a été donné de constater que dans cette quête permanente du profit, vous, promoteurs, vous adonnez à des pratiques telles que la location, le prêt, la cession, le transfert ou la falsification des titres de transports (cartes grises, cartes bleues, licences et autorisations). Ceci, au mépris total de la loi régissant les professions de transporteur routier et d’auxiliaire des transports routiers. C’est ainsi que nous découvrons, au cours des enquêtes administratives que nous menons, que les véhicules d’une compagnie, parfois suspendue ou sans autorisation valide, sont utilisés par une autre compagnie », a-t-il poursuivi, non sans précisions : « Il convient de préciser que la plupart des accidents qui surviennent de nos jours, ont cette pratique en facteur commun, car les véhicules utilisés échappent complètement au processus de contrôle de l’administration. Ces pratiques, considérées comme l’exercice illégal de la profession de transporteur routier ou d’auxiliaires des transports routiers, sont sévèrement réprimées par la règlementation en vigueur ».

Sanctions

Le Ministre des Transports a évoqué l’article 15 de la loi stipulant en son alinéa 1 : « Sans préjudice de la suspension ou du retrait de la licence ou de l’autorisation selon le cas, est puni d’un emprisonnement de 03 à 06 mois et d’une amende de 500 000 à 5 000 000 Fcfa ou de l’une de ces 02 peines seulement, celui qui est reconnu coupable d’exercice illégal de la profession de transporteur routier ou d’auxiliaires des transports routiers ». En cas de récidive, les peines visées à l’alinéa (1) ci-dessus peuvent être doublées.

« Je vous informe dès lors que nous veillerons dorénavant à son application. De même, il m’a été donné de constater que plusieurs d’entre vous n’ont pas cru devoir mettre à la disposition du Ministère des Transports, les références liées aux chauffeurs dont les bus avaient été pris en excès vitesse par les radars fixes situés sur la route nationale no3 ; et que plusieurs compagnies ne se sont toujours pas acquittées des amendes relatives auxdites infractions, étant déjà entrées en possession des rapports », a promis le ministre Ngallè Bibéhè.

Bertrand TJANI

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