C’est à l’occasion de la visite de travail que le ministre des Forêts et de la Faune a effectué, du 08 au 10 juillet 2020 dans la région du Littoral.
Le ministre des Forêts et de la Faune (Minfof), a effectué du 08 au 10 juillet 2020, une visite de travail dans la région du Littoral. Objectifs, avoir une idée précise du fonctionnement des services de la conservation d’une part, celui du poste de contrôle forestier de chasse, d’autre part ; ainsi qu’avoir une idée précise de ce qui se passe dans le Lac Ossa, envahi par une herbe qui croît à une vitesse vertigineuse, pour ce qui est la gestion environnementale. Il a également été question pour le Minfof Jules Doret Ndongo de discuter et d’identifier avec les populations, les Ong et autres partenaires, des solutions qui pourraient être mises œuvre en vue de sauver ce lac hautement stratégique.
A travers la visite guidée de la réserve de faune du Lac Ossa, située dans le département de la Sanaga-Maritime, entre la Commune d’Edéa 1er et la Commune de Dizanguè, le Minfof a touché du doigt les réalités de ce lac. D’une superficie de 4507 hectares, ce lac est divisé en deux bassins à savoir : Ossa et Mevia, et compte 22 îlots. Ensuite, la visite des bureaux du service de la conservation, séance de travail à la mairie de Dizanguè, où il y a eu la présentation de la réserve de faune du Lac Ossa, l’exposé d’un partenaire du service de la conservation de la réserve de faune du lac, l’exposé du directeur de la faune et des aires protégés… « Nous avons abouti depuis Yaoundé à la mise en place d’une taste force interministérielle ayant pour objectif de poursuivre la réflexion, afin d’identifier les causes exactes de la prolifération de la fougère d’eau dans le Lac Ossa », a indiqué le Minfof. « Une fois que le diagnostic aura été bien fait, en principe, le remède approprié à mettre en œuvre doit suivre automatiquement. Les échanges que nous venons d’avoir ont établi en expérimentation que le charançon importé de l’Université de Louisiane est approprié, pour consommer la salvinia molesta, la fougère d’eau qui envahit le lac», a fait savoir Jules Doret Ndongo, avant de relever que ce site est censé générer des revenus, parce que dans d’autres pays, des sites comme ceux-là sont visités. « Des devises doivent être engrangées, qui profitent au budget de l’Etat, à la commune, aux populations riveraines… », a-t-il attiré l’attention. « La présence de la salvinia, plante originaire du Brésil, qui a envahi le lac et a compromis son équilibre écologique, est une menace grandissante. C’est une plante qui prolifère très rapidement, sa croissance double tous les dix jours. En 2020, c’est tout une partie du Lac Mevia, qui est envahie, soit 25% désormais occupée par la salvinia », a indiqué un expert, avant de relever les conséquences de cet envahissement. « La salvinia obstrue les voies de navigation, mène une compétition avec les plantes du lac et y réduit les quantités d’oxygène. Ce qui tue les poissons et autres Lamentin. Cette salvinia impacte également l’activité des pêcheurs dont la production a drastiquement baissé », a-t-il expliqué, non sans envisager des solutions. « Solutions : la recherche scientifique pour mieux attaquer le problème, et la lutte intégrée mécanique et biologique qui consiste à introduire un charançon, qui se nourrit spécifiquement de la salvinia. C’est le cas du Sénégal, où en un an et demi, on n’en parlait plus. Tout comme l’Afrique du Sud, où cette pratique a été expérimentée avec succès », a fait savoir l’expert.
Bertrand TJANI