Le secteur de l’huile de palme au Cameroun affiche une performance remarquable sur les trois premiers mois de l’année 2025. Selon le ministère des Finances, la production nationale d’huile de palme brute a atteint 77 630 tonnes, soit près du triple du volume du trimestre précédent. Cette forte hausse s’explique notamment par une grande campagne de récolte.
Cependant, cette embellie trimestrielle ne doit pas masquer des difficultés persistantes. Sur un an, la production accuse un recul de 10,6 %, et une baisse de 2 % est anticipée sur l’ensemble de l’exercice 2025.
Le Cameroun reste confronté à un déficit structurel criant. Malgré une production de 446 984 tonnes en 2024, les besoins annuels du marché excèdent la production nationale de plus de 500 000 tonnes, selon les raffineurs. Pour combler cet écart, le pays a dû importer massivement par le passé, avec 409 000 tonnes entre 2017 et 2023.
Un tournant s’est opéré en 2024, où les importations se sont effondrées de 56 % pour atteindre leur plus bas niveau depuis 2021. Cette réduction de la dépendance extérieure est le fruit d’une nouvelle dynamique, impulsée par la création d’Interpalm-Cam, une interprofession qui fédère les acteurs de la filière.
Cette stratégie s’inscrit dans le plan triennal (2024-2026) doté de 21,7 milliards de FCFA, visant à moderniser les agro-industries et à améliorer les rendements. Avec une quinzaine d’unités de raffinage prévues, l’ambition est claire : renforcer la souveraineté nationale. Le défi reste toutefois de sécuriser l’approvisionnement local pour limiter l’exposition aux aléas des marchés internationaux.
Gérald Nyatte
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