Le Général de Brigade commandant la Première région de Gendarmerie, Elias Toungue, a présidé une réunion de concertation entre la Gendarmerie nationale et les leaders syndicaux des transporteurs routiers du Cameroun, le 09 juin dernier à Yaoundé.
La Première région de Gendarmerie, située au Quartier général à Yaoundé, a servi de cadre, le 09 juin 2023, à une concertation stratégique entre la Gendarmerie nationale et les leaders syndicaux des transporteurs routiers du Cameroun, conduits par le Président de la Confédération Générale des Syndicats de Transport du Cameroun (Cgstc), Pierre Nyemeck Ntamack, assisté de son Secrétaire général, Aboudou…
La rencontre était présidée par le Général de Brigade commandant la Première région de Gendarmerie, Elias Toungue, assisté du Chef d’Escadron Emmanuel Muluh Bamuh, commandant le Groupement de la circulation routière numéro 1…
Il a été question, entre les deux parties, de chercher les voies et moyens devant permettre de réduire considérablement, surtout par ces temps de trafic important justifié par les vacances, la courbe des accidents sur les grands axes routiers du Cameroun dont la recrudescence alimente l’actualité.
Réactions
« Nous venons d’avoir une concertation avec les syndicats des transporteurs. Cette rencontre entre en droite ligne des instructions permanentes, qui ont été données par Monsieur le Secrétaire d’État à la Défense chargé de la Gendarmerie nous prescrivant de travailler en étroite collaboration avec les syndicats des transporteurs, pour réduire la courbe des accidents sur nos grands axes routiers.
Nous nous sommes donc réunis ce matin pour parler d’au moins trois choses. Nous avons fait le point sur l’état de collaboration entre la Première région de Gendarmerie et les syndicats des transporteurs, pour constater de façon heureuse que cette concertation se porte bien. Certes, de temps en temps, il peut y avoir des incompréhensions, mais grosso modo, la concertation se porte bien.
Nous avons également parlé du travail même pour lequel nous nous concertons, c’est-à-dire l’état des lieux des accidents de la circulation.
Nous avons également fait un bon constat pour dire que malgré la mauvaise impression que peut donner l’émotion née de certains grands accidents ayant généré beaucoup de morts, la réalité est que les accidents de la circulation sont en diminution sur nos axes routiers. Nous devons encore travailler, pour faire en sorte que les morts que nous enregistrons n’arrivent plus.
Le dernier point évoqué, c’était de voir comment ensemble, nous pouvons continuer à resserrer les liens pour faire en sorte que la période qui va arriver, celle des vacances, période qui génère souvent beaucoup de circulation, ne soit pas entachée des accidents de la circulation », s’est confié le Général de Brigade Elias Toungue.
« Le Commandant de la Première région de Gendarmerie nous a convoqué, pour une concertation en cette période où les enfants vont en vacances.
Nous nous sommes donc retrouvé, pour échangé sur des stratégies à mettre en œuvre. Et, chacun devrait jouer sa partition, c’est-à-dire que la gendarmerie doit, dans le cadre de ses missions régaliennes, se déployer sur le terrain. Nous aussi, la plateforme syndicale et le patronat devons, à notre tour, organiser des campagnes de sensibilisation de nos chauffeurs, des patrons d’entreprises de transports. Il est également question que les médias fassent quelque chose dans ce sens. C’est pour qu’on puisse réduire au mieux les accidents de la circulation », a déclaré le Secrétaire général de la Cgstc, Aoudou.
« Nous saluons le Président de la république, qui n’a cessé de promouvoir le dialogue social. Je tiens à remercier également le Secrétaire d’État à la Défense chargé de la Gendarmerie, qui ne s’amuse pas avec ce dialogue social, la collaboration avec les organisations socioprofessionnelles des travailleurs. Parlant des cas d’accidents qui interpellent la conscience collective, malgré les efforts de la Gendarmerie pour baisser le taux de ces accidents, les vies continuent de se perdre sur nos grands axes routiers. Nous les syndicats jetons l’anathème sur le gouvernement. La prévention et sécurité routières étant une préoccupation de tous, nous pensons que nous ne devons pas seulement jouer les faire-valoir. Il faut qu’on nous implique à la commission de prévention et sécurité routières. Les premières causes des accidents sont dues au fait que les chauffeurs sont mal formés. Les auto-écoles au Cameroun ne répondent pas aux critères. C’est pour cela que nous avons demandé au Premier ministre de les fermer. Elles n’ont pas de centres de formation, n’ont pas d’engins de simulation appropriés tels que les bus, les camions. Mais, comment peut-on délivrer des permis aux gens qui n’ont pas été formés ? C’est le véritable problème qui aggrave le taux de mortalité sur nos routes. Nous avons demandé donc demandé la fermeture de ces auto-écoles et l’ouverture d’une enquête visant à savoir comment les promoteurs procèdent, pour délivrer des permis de conduire poids lourds, semi-remorques, de transports interurbains alors qu’ils n’ont pas de matériels de formation adéquats.
Nous avons également pensé que le Chef de l’État ou le Premier ministre doit faire de la prévention et sécurité routières une politique globale du gouvernement, parce qu’on ne peut pas parler de sécurité routière sans impliquer le ministère de la Santé publique, qui devrait affecter à la Gendarmerie des hommes formés pour secourir en cas d’accidents, qui doit donner des ambulances, qui doit créer des centres d’accueil des accidentés avec des plateaux techniques de référence. Car, il y a des gens qui meurent parfois faute de soins appropriés. Nous avons émis aussi le vœu de voir le ministère des Travaux publics dans ce comité pour que les nids de poules, qui sont également causes d’accidents mortels, soient bouchés.
Nous avons aussi émis le vœu que le ministère du Travail et de la Sécurité sociale soit là, parce que nos chauffeurs ne sont pas tous payés, certains sont mal traités, n’ont pas de contrats de travail, pas de bulletins de paie, ne sont pas assurés.
Nous regrettons aussi le fait que les compagnies des transports n’assurent pas les passagers. Il faut qu’il y ait un type d’assurance de tous les passagers en cas de sinistre. Nous regrettons par ailleurs le fait qu’il n’y a pas une politique gouvernementale, qui puisse encadrer les orphelins qui n’ont pas fait de concours pour que leurs parents décèdent des suites d’accidents de la circulation. Il faut qu’il y ait tout au moins des complexes de rééducation et de réinsertion, pour ces enfants.
Nous regrettons aussi que l’axe lourd ne peut plus contenir le trafic. C’est pourquoi nous souhaitons que la première section de l’autoroute Yaoundé-Douala soit ouverte à la circulation et qu’on accélère les travaux de la seconde section. Nous avons sur un tout autre plan sollicité la création d’un logiciel, qui va contenir un fichier des transporteurs », a déclaré, à son tour, le Président de la Cgstc.
Bertrand TJANI