
Grâce à l’expert Jacob Kotcho, le Cameroun est favori pour remporter le portefeuille stratégique du Marché commun, des Affaires économiques, monétaires et financières de la CEEAC. Une bataille diplomatique cruciale pour Yaoundé.
Dans les coulisses feutrées de la diplomatie régionale, la course aux postes de commissaires de la CEEAC bat son plein. Si la succession à la présidence de la Commission s’est faite sans heurts, l’attribution des cinq portefeuilles de commissaires est l’objet d’une intense compétition. Et le Cameroun, fort de ses candidats, joue ses pions avec une détermination remarquable.
Lors de la première session de négociations à Malabo début septembre, trois candidats camerounais figuraient parmi la shortlist validée. Mais la règle est claire : un seul poste par État membre. Le choix de Yaoundé s’est donc naturellement porté sur le portefeuille le plus stratégique : celui du Marché commun, des Affaires économiques, monétaires et financières.
Ce commissariat est la pièce maîtresse de l’intégration régionale, pilotant l’intégration commerciale, la convergence macroéconomique et les mécanismes de coopération financière. Pour le Cameroun, troisième économie de la sous-région, décrocher ce poste revient à consolider son statut de puissance pivot et à offrir une résonance régionale à ses priorités nationales.
La force de Yaoundé dans cette bataille s’incarne en un homme : Jacob Kotcho Bongkwaha. Âgé de 53 ans et docteur en économie, il n’est autre que l’actuel directeur du Marché commun au sein de la CEEAC. L’évaluation menée par le cabinet Mazars lui a attribué le score exceptionnel de 90,25/100, le classant premier sur 52 candidats. Ce spécialiste du commerce international, à la fois universitaire et négociateur aguerri (APE, Zlecaf), combine une connaissance parfaite des dossiers et une crédibilité incontestable auprès des partenaires internationaux.
Toutes les cartes sont donc entre les mains du président Paul Biya pour offrir au Cameroun une victoire diplomatique décisive. Nommer Jacob Kotcho à ce poste, c’est à la fois renforcer le poids du pays et mettre la meilleure compétence au service d’une intégration régionale qui peine encore à avancer.
Gérald Nyatte