La dernière décision du Tribunal arbitral du sport, désavouant l’équipe conduite par Seydou Mbombo Njoya pour non respect des textes lors du processus électoral, vient remettre au goût du jour les désaccords qui plombent la gestion du football camerounais.
Le Cameroun est devenu une curiosité planétaire dans la gestion du football. Depuis le débarquement d’Iya Mohammed à la tête de la fédération camerounaise de football en 2013, aucune élection organisée jusqu’à date, n’est couverte du saut de la légalité. Les deux élections organisées à la suite de ce départ forcé d’Iya Mohammed sont toujours entachées d’irrégularités qui donnent souvent lieu à leur annulation par les instances compétentes lorsque ces affaires sont portées devant-elles. Les Camerounais dans leur immense majorité avaient cru que l’annulation de l’élection qui avait porté Tombi A Roko à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) servira de leçon à ceux qui étaient commis à la tâche à l’effet de toiletter les textes. Que nenni. Le deuxième comité de normalisation présidé par Me Dieudonné Happi est resté sur les traces de celui dirigé par le Pr Joseph Owona. Les deux comités de normalisation, à la réalité comme le pensent plusieurs acteurs du football camerounais n’ont servi à rien. Sinon qu’à faire du surplace dans la gestion du football qui va de mal en pis.
A ce jour, des discordes sont assez grandes dans la gestion du football camerounais. Personne ne peut présager du retour à la sérénité en ce moment. La Fécafoot vibre au jour le jour au rythme des intrigues, des coups bas, des conspirations issus des appétits des uns et les autres d’atterrir au fauteuil de président ou de faire partie de l’entourage. Au moment où une équipe arrive à la tête de la fédération, une autre roule les mécaniques pour la faire tomber. En cause, la mauvaise foi de ceux qui sont appelés à normaliser les textes qui encadrent la gestion de l’instance faitière du football camerounais qui viennent souvent les torpiller à l’effet de laisser leurs protégés. La Fécafoot, reste dans un éternel recommencement qui coûte cher à l’Etat du Cameroun qui met souvent d’énormes sommes d’argent pour mener à bien le processus électoral jusqu’à son terme.
En réalité, beaucoup d’observateurs du football camerounais se demandent, pourquoi l’Etat du Cameroun qui a des hommes de science à la réputation bien établie est incapable de produire des textes juridiques consensuels qui soient respectés par tous et conduisent à un processus électoral qui ne peut pas être attaqué. Certains esprits lucides estiment, que le problème de la Fécafoot se trouve dans le goût prononcé des uns et des autres de devenir président ou de faire partie de camp afin de bénéficier des gros avantages dus à ces postures privilégiées.
Toutefois, la crise de succession du président Iya Mohammed embastillé depuis des années qui se poursuit malheureusement, doit connaitre son épilogue au regard de ce que représente le Cameroun dans le microcosme footballistique mondial. Quel est ce pays qui va de normalisation en normalisation sans trouver pour autant une issue favorable ? Certains analystes préviennent déjà sur la farce entretenue par la Fifa, en ce moment, de laisser l’exécutif actuel à la tête de Fécafoot jusqu’à la tenue des élections. Cela, soutiennent-ils aboutira certainement au même résultat, à savoir une autre annulation du tribunal arbitral du sport. Pour les extrémistes, il est temps de nettoyer les écuries d’Orgias, c’est à dire dissoudre la Fécafoot et mettre de côté tous ceux qui ont flirté de près ou de loin avec la gestion du football et faire émerger ceux qui sont des vierges dans la gestion du football, mais qui ont des compétences à faire valoir.
Emmanuel MVELE