C’était, le 1er avril 2021, lors de la visite des marchés de la ville de Yaoundé, par le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.
Le ministre camerounais du Commerce (Mincommerce) a fait le tour du propriétaire, le 1er avril 2021. La visite des supermarchés et autres espaces marchands de Yaoundé, capitale du Cameroun, a permis à Luc Magloire Mbarga Atangana de faire l’état des lieux de la disponibilité des produits de consommation courante ainsi que de l’assurance du respect par les commerçants des prix homologués par l’Etat. Plus qu’une tournée de routine, qui a d’ailleurs été satisfaisante dans l’ensemble, du constat du Mincommerce, sa descente a donné à entendre une dénonciation inhabituelle. C’était à la société Congelcam S.a, spécialisée dans l’importation, la distribution et la vente des produits de mer, où le Directeur régional n’a pas porté les gants, pour présenter au ministre Mbarga Atangana les problèmes réels auxquels est confrontée l’entreprise dans le ravitaillement du panier de la ménagère. « Depuis l’année dernière, l’autorité en charge de délivrer les avis techniques d’importation a décidé de mettre un terme à l’importation de ce produit (tilapia : Ndlr)… Nous pensions que cette initiative visait à promouvoir la production locale. C’est la raison pour laquelle nous avons d’ailleurs applaudi des deux mains cette mesure, nous disant que cela pourrait créer des emplois et encourager le Chef de l’Etat dans sa volonté de faire du Cameroun un pays émergent en 2035 », a indiqué Joseph Flavien Kankeu, avant de crever l’abcès : « Mais aussi curieux que cela puisse paraître, cette même autorité (ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales : Ndlr) continue de délivrer les avis techniques donnant le droit à certains importateurs à faire venir le tilapia, sans qu’on ne sache les critères de choix de ceux-ci… Congelcam n’a le droit d’importer aucun produit d’élevage alors que l’autre que je n’ose pas citer en a le plein droit ». Au-delà de cet agissement du ministre Taïga que le responsable qualifie de discriminatoire, la conséquence directe est que c’est le consommateur qui en paye le plus lourd tribut. Car, a expliqué le dénonciateur, « le carton de tilapia 10 Kg que nous vendions à 9.000 ou 10.000 Fcfa, selon la grosseur, se vend aujourd’hui à 14.000 ou 17.000 Fcfa, pour les mêmes gabarits. Allez donc enquêter pour savoir les raisons de cette discrimination, qui fait plus mal aux consommateurs qu’à l’opérateur que nous sommes », a regretté Joseph Flavien Kankeu. Vivement que ce dossier intéresse l’Etat du Cameroun.
Bertrand TJANI