C’est dans le cadre d’une campagne gratuite de prise en charge des personnes vulnérables, déroulée du 18 au 22 juillet dernier, dans cette localité située à près de 20 km de la ville de Yaoundé.
« Nous avons choisi des localités que nous avons visitées en amont depuis l’inauguration de notre hôpital. Nous avons fait à ce jour plus de 500 descentes dans plusieurs localités de la région du Centre et du Sud. Nous sommes en préparation pour l’Est. Mais, lorsque nous avons regardé nos statistiques, nous avons constaté qu’il y a encore 700 personnes souffrant de cataractes qu’on n’a pas encore opérées. On les a dépistés, mais ces patients n’ont pas eu la chirurgie. Pourquoi ? Beaucoup n’ont pas d’argent. Car, une chirurgie de la cataracte, c’est environ 125.000 Fcfa par œil. Ce qui n’est pas à la portée de tout le monde. Même comme nous organisons des campagnes sponsorisées par le Président du Conseil d’administration d’Africa Eye Foundation, le Pr Akef El-Maghraby, qui a plaidé pour la chirurgie de 1000 cataractes. Cette campagne vise donc la chirurgie de 500 patients. Au final, nous avons pris en charge 277 cas, pour cause de comorbidités ainsi que d’autres anomalies », a indiqué Bernard Agbor, responsable de la communication de Micei-Magrabi Ico Cameroon Eye Institute, hôpital ophtalmologique situé à 25 kilomètres de Yaoundé, dans la localité d’Obak, département de la Lékié, région du Centre. C’est dans le cadre d’une campagne gratuite de prise en charge des personnes vulnérables, déroulée du 18 au 22 juillet 2022.
Œil : la lumière du corps
« Je vais aller raconter que je n’ai pas encore vu une chose aussi exceptionnelle que cet hôpital. Je suis parti aveugle de mon village et je rentre voyant dans ce beau village. On doit vous remercier et que Dieu vous bénisse », s’est exprimé Joseph Tobie, patient ressortissant d’Obala. Comme lui, 277 personnes venues de plusieurs localités des régions du Centre et du Sud ont bénéficié de la chirurgie gratuite de cataractes dans cet hôpital ophtalmologique. Anecdote, une patiente émue a confié qu’à son retour au village, elle continuera à jouer les aveugles, pour découvrir les voleurs qui se servent dans ses champs à proximité de son domicile.
Il faut relever l’Afrique subsaharienne et la sous-région de l’Afrique centrale ont été identifiées par l’Oms comme une zone géographique où la prévalence de la déficience visuelle fonctionnelle et la cécité est élevée. Au moins 80% de cas de perte de vision et de la cécité peuvent être connaissances et des technologies disponibles aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle Africa Eye Foundation a créé, pour les citoyens camerounais et les pays voisins d’Afrique centrale, Magrabi Ico Cameroon Eye Institute à Yaoundé au Cameroun, pour servir de centre de soins ophtalmologiques et de sous-spécialités complets pour tous, sans tenir compte de la capacité de paiement, et de centre de formation pour les ophtalmologues, les sous-spécialistes en ophtalmologie et le personnel paramédical. En améliorant, préservant et restaurant la santé oculaire et la vision, Micei contribue à une amélioration de la qualité de vie des personnes et de leurs familles souffrant de déficience visuelle, ainsi qu’à une augmentation de la productivité pour l’ensemble de la société.
En rappel, à l’occasion de la célébration du 5e anniversaire de Magrabi Ico Cameroon, Magrabi Ico Cameroon Eye Institut a organisé un certain nombre d’activités dont une soirée de gala et de levée de fonds, en faveur des personnes qui ne peuvent s’offrir des soins oculaires de qualité. L’événement placé sous le haut patronage du Premier ministre chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, avait eu lieu à l’Hôtel Hilton de Yaoundé, le 1er avril 2022, sous la houlette du Directeur Pays Afrique Eye Foundation et Directeur général de Micei, Dr Henry Nkumbe.
« Quand je suis venue ici, j’étais malade aux yeux, les deux yeux. Depuis que je suis arrivée, on m’a bien accueilli, j’ai bien dormi. Le matin, on m’a fait monter au bloc, on m’a opéré l’œil gauche et le deuxième jour, on m’a opéré l’œil droit. Je vois bien. Mais, quand le vent frappe les yeux, les larmes coulent. Le docteur m’a dit que ça va finir, grâce aux produits que je vais mettre. Donc, je suis très contente ? J’étais bien logée, bien nourrie et bien gardée. Je remercie Dieu et tous ceux qui m’ont aidé dans cet hôpital », a confié Bernadette Orlice Mongo, patiente de nouveau voyante.
« J’ai été informé de la campagne gratuite de chirurgie de la cataracte grâce à la sensibilisation au centre de santé de Nyamanga. Je sors de Mbangassina. C’est le chef du centre nous a informés. On nous a fait des consultations gratuites et on nous a donné rendez-vous, le 18 juillet. Ils ont dit que tout le monde qui a été retenu devait se préparer. Nous n’avons pas payé le transport lorsqu’on est venu nous chercher. C’est ainsi que nous sommes arrivés ici. On nous entretient, on a le déjeuner le matin, à midi chacun a un plat et les produits sont gratuits. Donc, toute la prise en charge est gratuite. Nous sommes très contents de cette campagne. Nous allons envoyer le message à nos frères et sœurs du village qui ne sont pas au courant de l’existence de cet hôpital. Il faut qu’ils viennent également découvrir par eux-mêmes. Ma joie est débordante. Ce que nous voyons ici est inimaginable », a confié à son tourBelinga Noah, patient de nouveau voyant.
Bertrand TJANI