C’est le fruit d’un accord pris entre le gouvernement centrafricain et la Mission onusienne en République Centrafricaine (Minusca), en date du 11 janvier 2021 au cours d’une réunion d’urgence.
La capitale centrafricaine, Bangui depuis près trois semaines n’est pas approvisionnée en marchandises du fait de la crise sécuritaire qui a gagné en intensité depuis le rejet de certaines candidatures à la dernière présidentielle. Ce blocage du corridor Douala-Bangui qui est la principale voie de ravitaillement de la capitale de la République centrafricaine a eu pour effet négatif, la paralysie de l’économie de ce pays qui peine à se reconstituer.
Dans un reportage diffusé dans une chaine de télévision internationale, « France 24 » pour ne pas le nommer, le prix des denrées alimentaires était passé du simple au triple. Certaines familles étaient désormais exposées à la faim du fait de la précarité encouragée par un contexte de crise. Dans le souci d’éviter cet autre fléau, le ministre centrafricain des finances et du budget, Henri Marie Dondra en date du 09 janvier 2021, s’inquiétait déjà de cet arrêt du trafic commercial. Pour cette autorité centrafricaine, qui s’exprimait à la radio nationale du pays, l’Etat doit tout faire pour rétablir le trafic qui est le moteur de l’économie centrafricaine, fortement extravertie.
Deux jours après le passage du ministre des finances et du budget aux antennes de la radio nationale, le premier ministre faisait l’annonce de la réouverture du corridor Douala-Ndjamena afin de permettre la reprise du trafic des biens et des marchandises. « En accord avec la Minusca, le trafic reprendra dès mardi 12 janvier 2021 avec les escortes qui vont assurer la protection de chaque convoi avec un soutien aérien », précise Firmin Ngrebada, premier ministre de la république centrafricaine.
Il faut dire que selon le ministre des finances, près de mille véhicules de transport de marchandises étaient immobilisés à la frontière avec le Cameroun. Ce qui constitue un manque à gagner pour le trésor centrafricain. La reprise lente du trafic sur fond d’insécurité est loin de rassurer les transporteurs. Dans un reportage qui est passé dans une chaine locale, certains camionneurs stationnés depuis des semaines manifestaient leur inquiétude de pouvoir fouler le sol centrafricain, tant le pays est en proie à une insécurité.
Pour rappel, l’insécurité est montée d’un cran à l’approche des élections du 27 décembre 2020, provoquant une perturbation dans l’approvisionnement du marché. Vivement que cette situation trouve son épilogue afin d’éviter à ce pays une crise alimentaire qui viendra s’ajouter à la crise sécuritaire.
Emmanuel MVELE