Un ordinateur muni d’une webcam de grande résolution et un terminal biométrique. Tels sont les outils dont se sert, depuis 2016, la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale du Cameroun, pour l’enregistrement des données dans le système d’authentification des pensionnés.
« Campagne d’identification physique. Pensionnés, crédirentiers, bénéficiaires des allocations familiales, la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale vous informe que la période d’identification physique et de dépôts des pièces périodiques de maintien des droits 2021/2022 est fixée entre le 1er octobre et le 31 décembre 2021. Rapprochez-vous de vos centres de prévoyance sociale de rattachement munis des documents exigés : attestation de non fonction pour les assurés principaux, attestation de non-remariage, certificat(s) de scolarité, certificat(s) de vie. Faute de quoi vos droits seront suspendus dès le 1er janvier 2022 ». Telle est la teneur du communiqué signé récemment du Directeur général de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (Cnps), Noel Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame, invitant les assurés sociaux à se présenter dans les centres de prévoyance sociale de rattachement, pour besoin d’identification physique. Plus qu’une routine, c’est du mécanisme de gestion de cette campagne qu’il est question dans cette structure camerounaise créée, par décret du 17 novembre 1937, afin de répondre au principe de l’indemnisation directe, par les employeurs, des accidents du travail. 84 ans, c’est le chemin que la Cnps a déjà parcouru en termes de mutations des pratiques de gestion, notamment l’identification des assurés sociaux.
Le temps de la révolution numérique
Depuis décembre 2016, l’identification physique des bénéficiaires des pensions est biométrique. En effet, à l’appel de son numéro, le pensionné se rapproche de l’ordinateur muni d’une webcam de grande résolution (Logitech C170/C110) et d’un terminal biométrique, pour l’enregistrement de ses données dans le Système d’Authentification des Pensionnés-Cnps (Sap-Cnps). Cette nouvelle approche de gestion digitale viendra ainsi mettre un terme à la fraude sociale, véritable gangrène nuisant gravement à la santé financière des organismes de sécurité sociale. Elle se caractérise généralement par la falsification et la substitution des documents, la substitution des bénéficiaires et la modification des informations (date de naissance, date de décès…). Il est donc question d’éviter le paiement par la Cnps des droits non dus, soit à des bénéficiaires décédés dont les comptes bancaires sont encore actifs, soit à des bénéficiaires qui ont cessé de réunir les conditions de maintien des droits. Le Directeur général, Noël Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame, expliquait, le 31 mai 2017 à Douala lors de la première édition du forum Assurtech, comment la digitalisation et l’arrimage aux différentes mutations technologiques ont contribué à l’accélération de la modernisation des services de la Cnps, participant ainsi à l’amélioration de la rentabilité de cette entreprise citoyenne camerounaise : « La Cnps a une expérience très forte dans l’utilisation des Tic, grâce auxquels nous avons harmonisé nos pratiques et manières de faire. Nous avons amélioré très positivement la qualité de services».
Bertrand TJANI