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Cameroun : Cadyst et Minkama, le grand jeu des milliards

Pendant que Minkama Capital avale Chococam, Cadyst Group s’offre deux grands moulins. Derrière ces coups d’éclat : les banques qui se frottent les mains. L’agroalimentaire africain ne dort décidément plus.

C’est une valse à plusieurs milliards qui secoue l’agroalimentaire camerounais. Alors que tous les regards étaient braqués sur le rachat surprise de Chococam par Minkama Capital, son concurrent Cadyst Group, dirigé par Célestin Tawamba, finalisait dans l’ombre une opération tout aussi stratégique : l’acquisition des Grands Moulins du Cameroun et du Congo.

La manœuvre, soutenue par un pool bancaire emmené par Afriland First Bank et Ecobank, montre que Tawamba n’a pas perdu de temps après son échec sur Chococam. « Nous mettons à profit notre réseau panafricain pour accompagner des transactions à fort impact », souligne Gwendoline Abunaw, directrice d’Ecobank Cameroun. Traduction : quand les champions locaux se développent, les banques suivent – le sourire aux lèvres.

Avec cette double acquisition, Cadyst contrôle désormais près de 40% du marché camerounais de la meunerie et étend son empire jusqu’au Congo. Sept sites industriels, une entrée dans l’alimentation animale et la provenderie… Le groupe se positionne en géant sous-régional, juste à temps pour profiter de la Zone de libre-échange continentale.

Pendant ce temps, dans l’ombre, Minkama Capital finalisait son propre coup d’éclat : le rachat de Chococam grâce à un prêt syndiqué de 46,68 milliards FCFA arrangé par BGFIBank. Preuve que le secteur est en pleine ébullition.

Au final, ces deux opérations parallèles racontent la même histoire : celle d’une bataille économique où banques panafricaines et investisseurs locaux redessinent ensemble la carte de l’agroalimentaire. Et si certains perdent une bataille (Tawamba sur Chococam), ils peuvent gagner la guerre en s’offrant… deux grands moulins.

Qui a dit que l’agroalimentaire africain manquait de suspense ?

Gérald Nyatte

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