En mission au Cameroun, du 27 novembre au 07 décembre 2024, dans le cadre de son 25e Conseil d’administration, l’Initiative pour la Forêt de l’Afrique Centrale a dit sa satisfaction des performances impressionnantes du Fonds de Développement des Filières Cacao et Café. A la suite de la visite du grand bassin de production du cacao et café, Melong, situé dans le Moungo, au lendemain de celui de Mbangassina, dans le Mbam et Kim. Objectif, toucher du doigt les mécanismes de la mise en œuvre du Guichet transition agro écologique. Des témoignages édifiants.
L’Initiative pour la Forêt de l’Afrique Centrale (CAFI), à travers une importante délégation, a effectué au Cameroun, du 27 au 07 décembre 2024, une mission au Fonds de Développement des Filières Cacao et Café (FODECC), administré par Samuel Donatien Nengue. Objectif, valider les objectifs et résultats de la mission ; bien comprendre le fonctionnement des guichets du FODECC avec emphase sur la gestion de l’information géographique ; procéder à la vérification indépendante de certaines données sur le terrain.
A travers cette mission, le CAFI a identifié, à Yaoundé, une série de mesures de l’économie camerounaise devant favoriser son développement durable. A terme, il sera question de la soutenir à l’utilisation d’outils de pointe à travers des solutions de cloud-computing et des outils open-source en libre accès pour cartographier les perturbations forestières et quantifier les moteurs directs de déforestation et dégradation.
«Nous sommes très intéressés par tout le montage, le mécanisme que le FODECC a mis en place dans ce cadre-là, sa base de performances. L’objectif, c’est de présenter à nos bailleurs de fonds ce mécanisme», a fait savoir Bruno Guay, Conseiller technique au Secrétariat de CAFI.
«Nous avons été très heureux de constater que le FODECC est tout à fait disposé à se soumettre à des vérifications indépendantes; que cette structure est très intéressée à participer aux programmes de recherches scientifiques. Nous sommes très contents de travailler avec le FODECC», s’est félicité Bruno Hugel, membre.
FODECC : un modèle de réussite
«La présentation qui nous a été faite par l’Administrateur du FODECC sur les différents guichets est très intéressante, très enrichissante à plusieurs égards. Effectivement, il est intéressant d’observer que dans la sous-région, un pays comme le Cameroun puisse être un exemple de réussite dans la subvention des acteurs des filières cacao et café, à travers des innovations qui nous été présentées, tant dans le résultat des effets souhaités que dans la manière dont c’est organisé.
Le tout sur du digital. C’est très enrichissant pour nous. Je pense que notre pays pourra s’en servir comme exemple», s’est réjoui le Pr Joseph Longunza Malassi, de la République Démocratique du Congo.
Apprendre de l’expérience du FODECC
«Pour nous, c’est une fierté de voir qu’une organisation africaine, du bassin du Congo comme le FODECC a pu ressusciter, soutenir tout un secteur. Pour le comprendre, il faut voir la part du secteur cacao et café dans l’économie camerounaise et le nombre d’agriculteurs qui sont employés.
Nous avons entendu au cours des échanges que le FODECC en deux ans avait enregistré plus de 350 mille producteurs. Ce qui est un chiffre énorme. Donc, ce maillon dans l’économie africaine, camerounaise qui bénéficie de l’expertise du FODECC et de son système ingénieux mis en place vaut la peine de lui jeter les fleurs et valait la peine de venir et de nous rendre compte sur place de ce qui est en train d’être fait. Nous sommes très édifiés et nous voulons féliciter les animateurs du FODECC et tous les membres de cette organisation », a félicité le Pr Joseph Longunza Malassi.
Descentes sur le terrain : étape de Melong
Le 07 décembre 2024, les membres de CAFI étaient visiter une exploitation expérimentale du grand bassin de production du cacao et café du département du Moungo appartenant à Rebecca Kamgue, première bénéficiaire du Guichet producteurs, phase pilote.
«Nous sommes là, pour démontrer le résultat du projet. Cette phase a été pilotée, par moi-même, à partir de ma propre plantation. Au sein de ma coopérative, où nous sommes 5000 membres, tout le monde a bénéficié du Guichet producteurs. Nous diversifions notre activité. Ici, c’est la caféière dans laquelle se trouve le bananier-plantain, les arbres fruitiers, le manioc et autres palmiers à huile. C’est une superficie de 50 hectares. Il y a 20 hectares de manioc, 17 hectares de café, 08 hectares de palmerais et on fait du vivrier pour nourrir la famille.
Ce champ a 12 ans et ma jeune caféière n’en a que 03. Nous avons parsemé les tiges de cacaoyers dans la caféière de l’autre côté sur une superficie de 05 hectares.
Je rappelle que Melong est le plus grand bassin de production du café Robusta au Cameroun», a-t-elle apporté des clarifications aux préoccupations des visiteurs, non sans saluer le choix de son arrondissement comme zone pilote, pour la mise en œuvre de la transition agro écologique dans le Moungo, qui compte, à date, 105.198 producteurs enregistrés dans la plateforme du Guichet producteurs dont plus de 66.000 pour Melong.
L’expérience édifiante de Mbangassina
Comme un modèle de réussite entrepreneuriale dans la filière, Raphaël Mbiaro, qui a accueilli, la veille, dans sa vaste exploitation cacaoyère, où il récolte environ 30 tonnes de cacao l’an, enrichie d’arbres de tous ordres, la visite de ces personnalités, a dit sa satisfaction de l’accompagnement du FODECC.
Grâce à ses explications, l’on aura appris qu’il est possible de produire en quantité et qualité du cacao en savane.
Il faut rappeler que le Guichet producteurs, après quelques années de fonctionnement, enregistre 24 mille producteurs enrôlés, qui jouissent du fruit de leur labeur relevant ainsi leur standard de vie.
« L’objectif est d’en faire 100 mille d’ici la fin de l’exercice, portant à 350 mille le nombre national de producteurs enrôlés», s’est projeté l’Administrateur du FODECC.
«Nous avons tous apprécié l’opportunité d’aller visiter une plantation de cacaoyer. Nous avons beaucoup appris du processus du propriétaire de cette exploitation. En tant que représentant du Conseil d’administration du CAFI, ce qui nous interpelle beaucoup, c’est le fait que le cacao peut se produire en zone de savane et même qu’il y a des rendements plus importants que dans la zone forestière.
Et ça, c’est un aspect très important, car il faut qu’on produise plus; qu’on intensifie les cultures dans les zones de savane pour protéger les zones forestières et éviter la déforestation. C’est pour cela que c’était un vrai honneur pour nous de voir et de comprendre que la cacao culture se pratique aussi bien ici dans la zone de zone de savane du grand Mbam… C’est une preuve que le FODECC fait un très bon travail.
Et comme Monsieur l’Administrateur l’a dit, il développe plus le guichet pour mieux atteindre les objectifs environnementaux, notamment par ce nouveau guichet agro écologique. Nous saluons pour cela tous ses efforts non seulement pour protéger l’environnement, mais aussi pour enrichir les producteurs et améliorer leur standard de vie», dixit Simon Hopkins, Président du Conseil d’administration de CAFI (Grande Bretagne).
Il faut également rappeler que, pour le compte de l’année 2024, le FODECC a mis à la disposition des producteurs une enveloppe de 10 milliards.
C’était, le 10 décembre 2024 à l’Est Cameroun, à l’occasion de l’ouverture du Guichet producteurs permettant aux producteurs de la filière d’acquérir les intrants nécessaires à l’amélioration de leur activité.
«Producteurs et productrices de Nguélémendouka, soyez les premiers à valider vos demandes de subvention ! Nous vous invitons à mobiliser vos quote-part et d’aller retirer vos subventions!», lançait le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Gabriel Mbairobe.
Bertrand TJANI