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Cameroun : 55.000 Fcfa pour éviter les accidents de la circulation et faire des économies

D’après une expertise avérée, c’est le prix qui ne vaut pas une vie à payer par autobus et par opérateur du secteur des transports désireux de bénéficier de l’application Ymane driver, système alertant simultanément le chauffeur, son patron et le ministère des Transports qui, à partir de son poste de contrôle, a la possibilité de l’interpeller directement. Ce qui épargne le pays des pertes en vies humaines et matérielles. Combien de morts faut-il encore pour l’imposer ?

Plus jamais ça !

Dans la lutte contre les accidents de la circulation routière au Cameroun, le ministère des Transports a choisi de miser sur la technologie. En effet, grâce à Ymane driver, solution de caméras intelligentes embarquées dans les bus de transport interurbain, il est désormais en mesure de suivre à distance et en temps réel les véhicules équipés de ce système de sécurité routière. La Gestion et suivi centralisés du transport routier interurbain vise ainsi à réduire le taux d’accidents de la route sur les axes routiers appelés ‘’triangle de la mort’’, Douala-Yaoundé/Douala-Bafoussam/Bafoussam-Yaoundé.

Le Ministre des Transports lors du lancement du projet


En 2021, faut-il le rappeler, un test pilote avait été lancé. 400 autobus appartenant à 19 compagnies de transport y avaient participé. A la date d’évaluation, aucun d’entre eux n’avait été impliqué à un accident de la route.

Le Ministre inaugurant Ymane driver


Le 16 septembre 2022, le coup d’envoi officiel à l’agence Général Express avait été donné, marquant ainsi le début du déploiement à grande échelle de cette technologie révolutionnaire aux avantages incommensurables.

Constat préoccupant

En moyenne au Cameroun, 5.000 accidents de la route sont enregistrés chaque année. D’après les enquêtes, les principaux acteurs impliqués sont souvent les véhicules de transport des passagers ainsi que ceux de transport des marchandises.

Une compagnie avant-gardiste


Sur autoroute, un accident mortel sur trois est causé par l’assoupissent du conducteur. Trop long ou monotone, ces parcours sont fréquemment ponctués par des micros sommeil et la distraction par rapport à la trajectoire.
Un état des lieux qui impacte négativement le secteur d’activité en termes de pertes en ressources financières, matérielles et humaines, et même en notoriété. Car, le public finit souvent par perdre la confiance de l’opérateur, non sans entretenir un sentiment d’insécurité lors des voyages.

Le motif qui rassure le passager


Face à la situation, le ministère des Transports, porteur du projet, a décidé de prendre le taureau par les cornes à la faveur d’un partenariat public-privé avec l’entreprise Camtrack, qui met à disposition la technologie, l’intelligence artificielle et le matériel à installer dans les bus et les salles de contrôle prévues, et Mtn Cameroun qui s’occupe de la transmission des données et de la connexion des serveurs pour avoir les informations et données en temps réel.

Ymane driver : solution efficace contre les accidents

Le système porte notamment sur la géolocalisation et suivi en temps réel des véhicules ; la vidéo surveillance et streaming de la cabine et de la route ; l’identification des chauffeurs ; le suivi en temps réel des exceptions et comportements de conduite à risque ; les alertes automatiques à bord à l’attention du chauffeur en cas de violation ; l’envoi d’un signal de détresse à distance (opérateurs de salles de contrôle) par appui d’un bouton à bord du véhicule ; la possibilité de communication à distance avec les chauffeurs depuis les salles de contrôle à travers les plateformes logicielles ; le suivi et gestion en temps réel des durées de voyages, temps de repos, nombre limite de voyage autorisé pour chaque chauffeur ; les rapports et analyses statistiques : classement des transporteurs/chauffeurs ; la courbe d’évolution périodique ; le classement des transporteurs pour le grand public…

L’attitude à combattre


Grâce à Ymane driver, faut-il le relever, il est possible de suivre à distance et en temps réel les véhicules équipés et de recevoir des alertes en cas de détection de la fatigue (bâillement, somnolence…) ; détection de la distraction (perte de concentration) ; détection de l’usage du téléphone au volant ; détection du non-port de la ceinture de sécurité ; détection de l’usage de la cigarette (notamment pour le transport d’hydrocarbures) ; détection des fraudes (obstruction de la caméra) ; reconnaissance faciale (identification des chauffeurs).


Ce système alerte simultanément le chauffeur, son patron et le ministère des Transports, qui à partir de son poste de contrôle a la possibilité de l’interpeller directement.

Bénéfices de l’offre

En souscrivant à la solution Ymane driver, les transporteurs propriétaires bénéficient de l’augmentation de la durée d’exploitation de leurs véhicules à travers une utilisation optimale.
Pour les chauffeurs, le système permet de rouler en toute sécurité en préservant leur vie et celles des passagers. Tout comme il met en sécurité les marchandises.
Pour les syndicats, Ymane driver les accompagne dans la sensibilisation et la protection de leurs adhérents ; leur donne des éléments objectifs sur lesquels ils peuvent accentuer la sensibilisation.
Pour le ministère des Transports, cette donne de dernière génération permet de réduire les accidents de la route ; appuie la sensibilisation et le contrôle des automobiles ; fait des économies quand on sait que les accidents de la route coûtent des milliards de francs Cfa chaque année à l’Etat ; analyse automatiquement les risques routiers à travers la cartographie des lieux à forte récurrence de comportements accidentogènes.

L’oeil vigilant qui surveille tout


Pour le public, il procède à la sécurisation des biens et des personnes. Car, c’est un système proactif de limitation des accidents (alertes préventives) ; donne des possibilités d’avoir des critères objectifs de choix des agences de transport. Grâce aux résultats de l’application, les usagers peuvent choisir en connaissance de cause l’agence de transport la plus rassurante pour eux et pour les marchandises.

Le Cameroun ne gagnerait-il pas à imposer l’application ?

La phase pilote de ce projet avait été lancée, le 27 septembre 2021, avec 400 bus issus de différentes compagnies de transport équipés de la technologie Ym@ne driver et les résultats restitués, le 16 décembre 2021.
« Ce n’est pas une utopie. J’en veux pour preuve, le franc succès de la phase pilote de ce projet qui a duré un an et au cours de laquelle nous n’avons enregistré aucun accident mortel parmi les 400 véhicules équipés de ce dispositif », avait expliqué le Ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè.

Le Dg de Camtrack et son partenaire de Mtn


Ces deux étapes avaient abouti, le 18 février 2022, à la signature du contrat entre le ministère des Transports et le consortium Camtrack-Mtn. Le Ministre des Transports avait, à cet effet, remercié les promoteurs des compagnies de transport ayant fait preuve d’un sens élevé de responsabilité dans la lutte contre les accidents à travers cette solution.

Photo de famille de l’événement


Aussi, avait-il profité de l’occasion pour sensibiliser les autres promoteurs de compagnie de transport de personnes à adhérer à cette nouvelle technologie grâce à laquelle le Cameroun est passé de 1588 personnes tuées sur les routes en 2011 à 963 en 2021, et moins en 2022. L’objectif étant zéro accident sur les routes nationales.
Au demeurant, que vaut 55.000 Fcfa, prix à payer par autobus et par opérateur du secteur des transports désireux de bénéficier de l’application Ymane driver, qui l’épargne des accidents et lui permet de faire du gain à la hauteur de sa vision ? Combien de morts faudrait-il encore sur les routes camerounaises, pour que ce système de sécurité routière hors du commun soit imposé à tous les transporteurs ? 31 personnes disparues en l’espace d’une semaine récemment du fait de la route, n’est-ce pas une catastrophe de trop ? La vie a-t-elle un prix ? Autant de questions lancinantes qui interpellent la conscience collective sur la problématique, mais davantage les pouvoirs publics.

Bertrand TJANI

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