Le Cameroun dévoile une ambitieuse stratégie nationale en intelligence artificielle, avec pour objectif de devenir un leader continental. Formation, innovation et souveraineté technologique sont au cœur du projet.
Le Cameroun vient de franchir un cap décisif dans sa révolution numérique. Ce 7 juillet, à Yaoundé, la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, a officiellement lancé la Stratégie nationale d’intelligence artificielle (SNIA). Une feuille de route audacieuse qui positionne le pays comme futur hub africain de l’IA, alliant innovation et valeurs locales.
D’ici 2040, le Cameroun compte former 60 000 experts en intelligence artificielle, avec une attention particulière portée à l’inclusion : 40 % de ces talents seront des femmes. La SNIA ambitionne aussi de créer 12 000 emplois directs et de booster le PIB national de 0,8 % à 1,2 %. Parmi les projets phares, le développement d’un GPT Cameroun, un modèle linguistique intégrant les langues nationales, illustre la volonté d’une IA inclusive et ancrée dans l’identité africaine.
La stratégie repose sur sept piliers majeurs, dont la coopération régionale pour exporter une IA Made in Cameroon, l’innovation dans des secteurs clés comme la santé et l’agriculture, et la mise en place d’infrastructures technologiques durables, alimentées à l’énergie solaire. Avec 5 centres d’excellence en IA et 4 000 professionnels formés chaque année, le pays mise clairement sur l’expertise locale.
Pour Minette Libom Li Likeng, cette initiative marque un tournant : le Cameroun prend son destin technologique en main, tout en s’affirmant comme un acteur responsable de l’innovation sur le continent. Une vision ambitieuse, mais résolument tournée vers l’avenir.
Gérald Nyatte
