C’est un nouveau pavé dans la mare du ministre autrichien de l’Intérieur. A quelques jours du sommet européen informel de Salzbourg qui va justement aborder, entre autres, la question de l’immigration et des réfugiés, Herbert Kickl a proposé vendredi dernier à l’occasion d’une réunion européenne sur la politique migratoire à Vienne, d’organiser le tri entre ceux qui relèvent du droit d’asile ou pas en mer.
Deux ministres de l’Intérieur d’extrême droite côte à côte pour une proposition choc sur les réfugiés : faire directement sur des embarcations en mer une « clarification rapide » entre réfugiés et migrants ne relevant pas du droit d’asile. Les autorisés seraient conduits en Europe, les autres refoulés dans des pays tiers sûrs.
L’argument, c’est que les procédures d’expulsions sont compliquées et coûteuses. Mais ça s’arrête là, pas de précisions sur la manière de procéder. Quant aux plateformes de débarquement sur le continent africain évoquées depuis deux mois, le commissaire européen à la migration a déjà répondu : « aucun pays ne s’est manifesté pour les accueillir. » Peu importe, Herbert Kickl a critiqué « un commissaire européen qui baisse les bras et envoie un mauvais signal. »
Herbert Kickl, considéré jusqu’ici comme le maillon faible de l’extrême droite autrichienne, atteint par des scandales, encombrant pour le chancelier Kurz, s’est désormais trouvé un allié de poids en la personne du si populaire Premier ministre italien Matteo Salvini.