La 23è édition des Championnats d’Afrique d’athlétisme organisée par notre pays le Cameroun, a démarré sous une organisation chaotique, suscitant critiques et retraits d’athlètes dès la première journée. Retards, dysfonctionnements logistiques et conditions inadéquates ont sérieusement perturbé les performances, mettant en lumière les lacunes majeures de l’organisation.
Les Championnats d’Afrique d’athlétisme, qui se sont déroulés à Douala, du 21 au 26 juin dernier, ont débuté de manière chaotique. La compétition a été marquée par une désorganisation flagrante, poussant plusieurs athlètes à se retirer. Emmanuel Eseme, l’un des athlètes présents, a décrié une situation de chaos total : « C’était une journée très difficile. La programmation était tellement mal organisée que je n’étais pas qualifié pour la finale. J’étais déjà rentré à la maison quand on m’a rappelé de revenir. J’ai dû prendre un Yango en urgence, mais en arrivant à Yassa, il y avait un embouteillage, alors j’ai dû finir le trajet à moto. » La sprinteuse ivoirienne Marie Josée Ta Lou-Smith, les Nigérianes Favour Ofili et Rosemary Chukwuma, ainsi que le Sud-Africain Shaun Maswanganyi ont tous décidé de se retirer en raison des mauvaises conditions. Letsile Tebogo, sprinteur botswanais, a été disqualifié suite à un faux départ en demi-finale du 100m. Naomi Akakpo, sprinteuse togolaise, a partagé son expérience : « L’organisation c’est n’importe quoi. La veille de la compétition, nous avons attendu quatre heures pour le bus qui devait nous amener à notre hôtel. Le jour de la compétition, le bus est arrivé avec une heure et demie de retard. Nous n’avons pas eu de repas de 9h30 à 20h. »
Les retards, l’absence de repas adéquats et les erreurs de programmation ont gravement perturbé les performances des athlètes et terni l’image non seulement de la compétition mais aussi celle de notre pays le Cameroun. Les incidents, incluant des bus en retard, des délais pour rentrer à l’hôtel, et des starters dysfonctionnels, ont été nombreux. La Togolaise Naomi Akakpo a déploré l’image du continent africain renvoyée à l’international : « Déjà qu’on a une image pourrie… Au lieu d’essayer de s’élever et de faire de bons Championnats avec une bonne organisation, en montrant qu’on peut avoir un niveau mondial, là on ne fait que conforter ceux qui nous critiquent. On est désorganisés, en retard et pas à la hauteur. »
Letsile Tebogo, recordman d’Afrique sur 200 mètres, a exprimé son mécontentement après avoir attendu longtemps avant de courir sa série du 100 mètres : « Pour la finale, on verra si je cours parce que je me suis échauffé et en une heure j’ai eu le temps de me refroidir. Moi, ce que je vois, c’est les Jeux Olympiques et pas les Championnats d’Afrique. C’est ma santé qui est en jeu. »
Avant même le début des Championnats, la Confédération africaine d’athlétisme a été contrainte de changer de stade en raison de retards dans les travaux de rénovation de la piste du stade de la Réunification. Hamad Kalkaba Malboum, président de la Confédération, a expliqué : « Nous avons accepté la délocalisation. C’est une piste classe 2 certifiée par World Athletics. En dehors des spectateurs qui n’auront pas l’accès facile, les athlètes, eux, peuvent se réjouir de participer à la compétition. »
Cependant, les conditions dénoncées par les athlètes et par la majorité des camerounais ont rendu une bonne surprise peu probable car selon le Ministre des Sports et de l’Éducation Physique, Narcisse Mouellé Kombi qui avait déclaré que la 23è édition des championnats se déroule dans les meilleures conditions possibles.