Cette localité du Sud Cameroun est en tête de classement dans l’accompagnement du Rdpc et de son président national, Paul Biya, à travers les suffrages valablement exprimés. Malheureusement, elle n’est pas jusqu’ici autour de la table du partage des strapontins de la république. Le ras-le-bol des populations ouvre grand la porte à l’opposition. Le parti de Maurice Kamto et celui de Cabral Libii en pôle position.
Selon les populations, l’ingratitude dont souffre Mvangan, arrondissement situé dans la Mvila au Sud, se vérifie par l’indifférence que manifestent les responsables politiques du département en particulier et ceux de la région en général. En effet, font-elles savoir, depuis l’avènement de la démocratie au Cameroun, Mvangan est toujours parmi les premiers en termes de suffrages valablement exprimés en faveur du Rdpc et de son président national, Paul Biya. Malheureusement, observe-t-on, aucune de ses élites n’a été élevée jusqu’ici au rang de hauts cadres de l’administration publique alors même que certains natifs de la Mvila occupent des postes de ministres de la République depuis plusieurs années. Pour les populations de l’arrondissement, Mvangan n’est qu’un abonné aux postes de suppléants.
« Les populations de notre arrondissement n’ont jamais goûté aux avantages de nomination d’un membre du gouvernement, gouverneur, directeur général de société publique ou parapublique… Jamais un poste de responsabilité important n’a été occupé par un seul de nos dignes fils dans ce pays depuis que Paul Biya est au pouvoir suprême. Est-ce une sanction pour avoir dit oui à la politique du Renouveau ? », s’interroge, dépitée, une source anonyme, avant de rappeler que la chaîne de télévision, « Vision 4 » montrait, il y a quelques mois, l’état piteux et déplorable de la route qui relie Mvangan à sa capitale régionale. Aussi, les populations qui n’ont que leurs yeux pour pleurer face à la situation interpellent le Chef de l’Etat, Paul Biya. L’arrondissement vient une fois de plus d’être mis en marge lors du dernier partage des postes électifs. Or, fait-on savoir, le chef de la délégation départementale permanente du Comité central du Rdpc avait déjà procédé à l’acte, non sans certifier qu’il ne restait plus que le tour de Mvangan, qui mérite un poste au bureau du Conseil régional du Sud. Au finish, regrette-t-on amèrement, même pas le moindre poste de président de commission. « Tout se passe ici comme si le puissant Jacques Fame Ndongo avait juré durant son séjour au poste de ministre de ne jamais promouvoir un natif de Mvangan, lui qui décide en tant que patron politique de la région du Sud. Chose curieuse, il venait de soutenir le 2e vice-président de la région, le chef traditionnel Effa. C’est une preuve qu’il a le pouvoir et un mot à dire. Après les émeutes de Mvangan contre la communauté Bamoun résidant et autres allogènes, il a fait des promesses. Que nenni !
Promesses non tenues
Dans le cadre de la recherche des voies et moyens visant l’apaisement des esprits, suite à la crise, des sources bien introduites révèlent que Jacques Fame Ndongo avait fait des promesses. Aucune n’a été réalisée. Or, les 07 autres arrondissements sont comblés. Mvangan se partage un poste de député avec Mengong voilà trois mandats successifs que ce dernier accapare le poste de député. Mvangan ne se contente que de suppléants, sous le regard impuissant et complice de celui qui donne des leçons à Maurice Kamto et qui espère devenir président de la République après Paul Biya. Cette situation a créé un mécontentement général des populations de cet arrondissement le plus enclavé et éloigné du département de la Mvila. Pas d’énergie électrique depuis 06 ans, pas de routes entretenues, pas de jeunes occupants des responsabilités. Seul lot de consolation, le Directeur général du Ceneema, Caroline Minkuna Ekoto, originaire de l’arrondissement de Mvangan. Elle est mariée légalement au Colonel Mebande Bate, digne fils de l’Est Cameroun, qui soutient ses frères et beaux-frères à la moindre occasion quelques beaux-frères frères.
Ce cri de détresse de Manga a interpellé le leader du Mec lors de son passage aux obsèques de son ami et beau-père, le commissaire François Nkotto. Il n’a cessé de faire des éloges aux populations de Mvangan et les exhorté à cheminer la main dans la main. Promesse a été faite de revenir les soutenir. Il a ajouté qu’il sera désormais le père de la localité. Car, Mvangan n’a pas de père, malgré son statut de meilleur élève du Rdpc dans le Sud. Sa place n’est pas reconnue au sein de cette formation politique.
Un autre leader de parti politique avait déjà fait une descente bien avant à Mvangan. Il s’agit du président national du Pcrn, Cabral Libih, qui avait fêté, le 11 février 2020 avec les jeunes de l’arrondissement. Le défilé avait vu la participation de près de 200 jeunes arborant les couleurs du Pcrn et le Rdpc, qui ne comptait qu’une cinquantaine de militants, devient ainsi une terre fertile pour les opposants au régime du Paul Biya. Le président régional du Pcrn est bel et bien originaire de Mvangan et celui du Mrc est aussi connu, il vient de la même localité. La dernière actualité en date fait état de ce que le régional du Pcrn s’est vu arrêté et molesté par les autorités de la ville de Sangmélima. Sa libération n’a été possible que grâce à l’intervention du Minat Paul Atanga Nji et de Cabral Libih lui-même, qui a fait un déplacement à Sangmélima en compagnie de 08 avocats au barreau du Cameroun.
Gaby YAN