Le continent africain,véritable laboratoire au plan politique de toutes sortes d’insolite vient d’offrir à nouveau, aux spécialistes des sciences politiques, matière à moudre avec la dernière grande actualité en Algérie.
En effet,le Président sortant Abdelaziz Bouteflika, 81 ans sonné,au pouvoir depuis 20 ans et cloué sur un fauteuil roulant depuis 2013 du fait d’un accident vasculaire cérébral qui a également affaibli sa motricité et affecté son élocution au point où l’on a dû lui placer un microphone miniaturisé connecté à partir de sa gorge pour lui permettre de prononcer de temps à autre 3 ou 4 phrases par jour vient de se prononcer sur sa succession. Ce sera lui-même!
La dernière fois que ce grabataire a pu s’adresser directement au peuple algérien remonte en 2012.Depuis lors,ses importantes communications à la nation sont devenues essentiellement épistolaires.Alors que cet homme longtemps porté en affection par les algériens, du fait de la reconnaissance à travers le Front de Libération Nationale (FLN) dans la guerre d’indépendance, n’est plus que l’ombre de lui-même.Il inspire aujourd’hui de la pitié.Pourtant,contre vents et marées , il vient de decider dans un message épistolaire à la nation le 10 février dernier, de briguer un nouveau mandat pour la présidentielle d’avril 2019. Un grand soulagement pour les hiérarques de son parti au pouvoir qui n’ont eu de cesse de marteler dans l’opinion algérienne que l’Algérie ne peut pas poursuivre son processus de développement sans son « grand leader » son « grand visionnaire », « le sage » Bouteflika .
TELLE UNE MARQUE DÉPOSÉE AFRICAINE. ….
Voilà la triste réalité de nos États africains. Il n’est pas en effet difficile de rencontrer ce type d’archetypes ici et là dans nos démocratures le plus souvent au Sud du Sahara.Des hommes-dieu et des hommes-providence sans lesquels ce serait le chaos. Il n’est surtout pas question d’éventualiser leur départ sous peine de « mort »! Les théoriciens et les securocrates de ces régimes ont perdu tout intérêt pour le peuple depuis longtemps. Ce qui les intéresse c’est davantage leurs strapontins qui leur permettent d’engranger, d’amasser autant que possible aux travers des détournements , la fortune publique car, » nul ne sait de quoi demain sera fait ».
Ces sicaires pour reprendre Achille Mbembe sont prêts à entretenir des épouvantails,des mirages pour pérenniser le plus longtemps possible leurs intérêts.Cest le cas en Algérie. Ils ont tout intérêt à instrumentaliser un homme cliniquement mort,insconcient de tout, qui , de temps à autre récite machinalement des phrases que ces derniers lui font dire pourvu que les intérêts perdurent.
Ailleurs,les clans familiaux et dans certains cas la belle famille sont aux manettes.Ils agitent sporadiquement le satrape en chef telle une girouette et profitent de ses moments d’amnésie momentanée pour imposer au peuples des décisions les plus incongrues et les plus ignobles.Il faut faire croire,il faut marteler et s’il le faut user des forces répressives pour faire accepter les décisions de l’hégémon.Il ne faut surtout pas que le peuple se doute un seul instant qu’il est conduit en bateau sinon ce serait le pire.Pour ce faire ,tout est mis à contribution. Médecins spécialistes les plus réputés, oripeaux d’état, communiqués à l’appel,Discours dithyrambique, état policier. …etc.
Pourtant ! Dans leur amnésie de folie terroriste, ils ont oublié qu’il y’a eu dans l’histoire des régimes nazis ,fascistes,dictatures d’Amérique latine,Mobutu ,Bokassa. ….Tous avaient été rattrapés par la loi de la finitude. En d’autres termes,tout fini par finir.
David Eboutou