Dans ce pays réputé démocratique d’Afrique de l’Ouest du fait de l’alternance au pouvoir, les personnalités politiques de premier rang, se livrent des batailles dans la perspective de l’élection majeure qui aura lieu en 2024.
Le climat politique se tend de plus en plus au Sénégal à mesure qu’on se rapproche de la prochaine présidentielle de 2024 à laquelle le président actuel Macky Sall ne serait pas certainement candidat, au regard des usages consacrés. Seulement, le clair-obscur qu’entretient le président de République du Sénégal enrhume la landerneau politique de ce pays cité comme un exemple de démocratie en Afrique francophone. Dans une sortie récente sur la chaine internationale Rfi pour ne pas la nommer, le président Macky Sall avait été quelque peu évasif sur la question de se porter candidat ou non lors de la prochaine présidentielle. « Ni oui ni non », avait répondu le chef de l’Etat actuel du Sénégal. Par la suite, il a laissé entendre que cette posture permet à tout le monde d’être serein.
Du côté de l’opposition radicale sénégalaise, la posture actuelle de Macky Sall signifie simplement qu’il sera candidat pour un troisième mandat. Cela à en croire les ténors de cette opposition, peut s’expliquer à travers les ennuis judiciaires qu’ont connus certains poids lourd de cette opposition radicale en l’occurrence, Karim Wade, Khalifa Sall, Ousmane Sonko, le cas le plus récent. L’arrestation de cet opposant Ousmane Sonko arrivé 3ème à dernière présidentielle a failli servi de prétexte pour l’embrasement du Sénégal tout entier. De toutes ces affaires, l’opposition du Sénégal affirme sans coup férir que la justice est aux ordres de l’exécutif. En clair, ce sont des affaires politiques montées de toute pièce dans le but de fragiliser les opposants et les rendre impopulaires.
Les fidèles de l’actuel président du Sénégal estiment quant à eux que si Macky Sall ne veut pas encore se déclarer sur sa volonté de candidater ou non en 2024, c’est dans le souci de maintenir la sérénité dans la gestion des affaires au Sénégal. En disant qu’il ne sera pas candidat, cela va ouvrir la voie à la guerre de succession qui va déteindre négativement sur le travail d’équipe qu’il est appelé à mener avec le concours de ses collaborateurs pour l’atteinte des objectifs majeurs qui encadrent ce mandat qui coure encore.
Toutefois, beaucoup de scrutateurs de la vie politique sénégalaise s’accordent à dire que le bouillonnement actuel du landernau politique, est le fruit du manque de transparence de l’avenir politique de l’actuel président. Pour les farouches opposants, on voit la volonté de l’actuel président de se porter candidat pour un troisième mandat. Toutes choses qui vont à l’encontre des habitudes consacrées au Sénégal où les chefs d’Etat se retirent après deux mandats. Reconnaissons quand même que le devancier de Macky Sall, Abdoulaye Wade avait sollicité un troisième bail à la tête de l’Etat avant de se voir battre par le président en fonction.
L’actuel président du Sénégal, Macky Sall serait-il en train de vouloir arpenter les mêmes couloirs que son prédécesseur ? Seul l’avenir nous le dira, au regard de la culture politique du peuple sénégalais qui saura se faire sa religion le moment venu. L’échéance s’annonce donc palpitante et riche en enseignements.
Emmanuel MVELE