Tenu à Yaoundé au Cameroun récemment, le premier Salon de la salubrité et des solutions écologiques en Afrique aura permis aux acteurs de la filière déchet d’échanger et de faire des propositions concrètes pour la réinventer d’un nouveau modèle économique et sociale autour des déchets en Afrique.
C’est réuni autour du thème « réinventer un nouveau modèle économique et social autour des déchets en Afrique », que les représentants des administrations centrales et déconcentrés des Etats, les collectivités territoriales décentralisées, les organismes spécialisées des Etats, de la société civile, du secteur privé, du secteur académique, des associations professionnelles et des partenaires au développement, ont pendant trois jours échangés sur les maux et autres dérives du secteur des déchets en Afrique. Le Salon pro-Ecolos est une idée de la Startup Valoris Eco-Solutions de Rasmina Guehi de Côte d’Ivoire, qui a pensé mettre sur pied Pro-Ecolos qui se veut une plateforme de grande envergure dans la sauvegarde et la protection de l’environnement et du constat que les déchets en Afrique sont mal traités ou encore sont sous-traités.
Toutefois, au sortir de ce grand rendez du donnez et du recevoir, plusieurs recommandations ont été formulé à l’endroit des Etats africains, des mairies et responsables des Ctd, des entreprises et opérateurs économiques, des Organismes de la société civile, des organismes internationales et aux partenaires du développement durable et des populations.
S’agissant des Etats africains, il leur est recommandé entre autres de signer et ratifier les conventions internationales qui encadrent la gestion durable des déchets ; d’adhérer largement et concrètement aux dispositions des objectifs du développement durable ; de faciliter l’implication et la participation des populations aux divers projets de développement ; de faciliter l’accès aux financements verts et en prenant des mesures pour encourager la réduction des déchets à la source ; de planifier et d’organiser les villes dans la construction des routes, infrastructures et habitats durables et décents, c’est-à-dire bons et beaux ; d’encourager et de faciliter la création des associations nationales Pro-Ecolos pour la sauvegarde et la protection de l’environnement.
Pour les maires et les responsables des Ctd, les recommandations sont de s’approprier tous les textes nationaux en vigueur et qui aident à une bonne urbanisation ;de partager tous ces textes avec les conseillers régionaux et municipaux ; d’appuyer les ménages pour les équipements de pré-collecte à travers des bacs pour tri sélectif en vue de limiter l’usage des bacs à ordures dans les rues et sur les places ; de faciliter le service des médias dans la sensibilisation des populations sur les questions d’hygiène et de salubrité entre autres.
Aux entreprises et opérateurs économiques, il est recommandé d’intégrer dans leurs activités la dimension de la responsabilité sociétale des entreprises, un outil du développement durable pour les entreprises en suivant et en mettant en œuvre les principes de ISO 26000 ; de rechercher la certification dans tous ces domaines qui entrent en ligne de compte de la gestion durable de l’environnement ; de suivre et mettre en œuvre les principes du management de la qualité (ISO 9001), du management de l’environnement (ISO 14001) et du management de l’énergie (ISO 50001).
Dans la suite des recommandations, il a été recommandé aux organismes de la société civile de se former pour devenir forte et assurer un travail efficace sur la question de la protection de l’environnement ; d’aider les politiques et les décideurs dans l’analyse des textes, des projets et des programmes initiés ; de se disposer de manière responsable pour des décisions participatives ; de sensibiliser les populations sur les textes et les enjeux d’hygiène, de salubrité et de gestion durable des déchets ; de s’approprier tous les textes en matière de gestion durable des déchets et les vulgariser auprès de la population ; d’éduquer sur le plan environnemental pour des comportements verts ; enfin de se donner les moyens de leurs politiques pour être autonomes et efficaces.
S’agissant des Organisations internationales et aux partenaires du développement durable, les recommandations sont entre autres, d’assister sur le plan technique et financier tous les acteurs nationaux du développement durable : les Etats, les Ctd, les Organisations de la société civile dans la gestion durable des déchets ; d’octroyer des crédits verts avec assouplissement des conditions d’accès ; de soutenir les activités de Pro-Ecolos pour la sauvegarde et la protection de l’environnement.
Enfin, les populations ont reçu comme recommandations de cultiver la conscience verte et le civisme pour devenir des éco-citoyens ; d’adhérer à toutes les politiques municipales ; de devenir des consommateurs responsables en faisant le choix écologique d’être des « consomm’acteurs ».
Autant de recommandations qui n’attendent plus que l’applicabilité et la mise en œuvre. Ce salon a permis de sensibiliser les populations sur les comportements à adopter, sensibiliser également les différents gouvernants sur l’urgence de la mise en pratique des textes. Il est donc important que le secteur public et privé se mettent ensemble afin d’assainir définitivement le problème de salubrité et pour améliorer l’environnement. Aussi, ce salon a permis à la mairie de Yaoundé 1er et celle de Bertoua 1er d’engager un processus de partenariat avec la mairie de Sikensi d’Abidjan. La mise en place d’une plateforme d’échange d’expérience entre les différents pays présents à cette manifestation a également été évoquée. La mise en relation qui été la visée principale a réellement été au centre de cet acte I. Mettant en avant le savoir-faire africain, les visiteurs ont eu l’opportunité de s’imprégner de la créativité des exposants grâce à une série de stands.
Ernesthine BIKOLA