C’était à l’occasion de la cérémonie des vœux de nouvel an, le 1er février 2024 à Yaoundé.
Après avoir salué le bilan globalement satisfaisant des activités du ministère, le Ministre Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè a fixé le cap pour 2024, avec pour leitmotiv de faire du secteur des transports, un catalyseur du développement économique et social en vue de l’émergence du Cameroun. Mais, de tous les sous-secteurs, le volet routier est celui qui retient l’attention de l’opinion publique, en raison des accidents innombrables qui alimentent les commentaires.
« Nous pouvons et devons être plus compétitifs, plus engagés et plus audacieux, afin de faire véritablement du secteur des transports un catalyseur du développement économique et social en vue de l’émergence du Cameroun en 2035 », a exhorté le ministre. Aussi, a-t-il a insisté sur l’impérieuse nécessité d’inverser la courbe des accidents de la circulation.
Ces chiffres qui font froid au dos
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms), les accidents de la circulation entrainent environ 1,20 million de décès par an, plus de 20 millions de blessés, nombre d’entre eux gardant une invalidité à la suite de leur traumatisme. En outre, ils coûtent à la plupart des pays 3 % de leur Produit Intérieur Brut (Pib), hypothéquant ainsi le développement économique des Etats.
Cas du Cameroun
Au Cameroun, les accidents de la circulation coûtent 800 milliards Fcfa par an et c’est la première cause de mortalité chez les jeunes de moins de 25 ans. Les statistiques montrent que s’il n’y a pas une véritable prise de conscience, les accidents de la circulation seront la première cause de mortalité chez les moins de 40 ans d’ici 2030.
Pour rappel, la mort d’un chef de famille entraîne 22 ans de misère dans la famille. Environ 4000 personnes sont handicapées par an. La conséquence est qu’il faut encore 03 personnes pour s’occuper d’un handicapé durant toute sa vie. « Nous pouvons donc comprendre pourquoi dans son adresse à la nation, le 31 décembre 2023, Monsieur le Président de la République a exprimé sa préoccupation, relativement au nombre d’accidents de la circulation que nous continuons d’enregistrer, et a instruit le Gouvernement d’appliquer vigoureusement les nécessaires mesures de prévention et de répression », a regretté le Ministre Ngallè Bibéhè.
Malgré la tendance baissière observée, a relevé le ministre, des chiffres ces dix dernières années, un mort sur les routes nationales est un mort de trop. C’est pourquoi il appelle tous les acteurs du secteur à un sens élevé de responsabilité, la recherche, de toutes les solutions innovantes basées sur l’intelligence artificielle et des mesures d’assainissement dans le domaine de la formation à la conduite automobile.
Bertrand TJANI